Initié par Benjamin Jumelle (batterie) et Antoine Ferragu (guitare/chant), passé par des années de galère prononcée dont ils s’extirpent suite à l’arrivée de Simon Lépinay des Stuffed Foxes, T.F.T a enfin le bonheur de pondre sa galette. Le COVID impacte l’opus, rock, aux structures à l’occasion complexes, qui après écoutes successives révèle toute sa teneur. On y entend, assez régulièrement, la noirceur d’un BRMC. Fix your faith s’en enrobe, posant une première pierre solide. Falling, plus climatique dans un premier temps, s’emballe vite. On est preneur, il apparait que T.F.T est à son aise lorsqu’il s’agit de faire parler la poudre. Il fuzze et riffe lourd, cassant ensuite l’élan sans y perdre le moins du monde. Better leave it off, saccadé, pousse des pointes hardies et malgré cela, demeure d’obédience psyché. Entre autres car les tendances, ici, se télescopent un peu et avec succès. On allège avec des choeurs, qui précèdent une nouvelle embardée. Dans le rouge, T.F.T alimente le brasier. I want you to find, finaud, se zèbre de lézardes noise elles aussi sans ménagements. Avec pour les étayer, bien placées, des mélopées valables.
Plus loin Hollow, de tambours tribaux, bataille ombrageusement. Il est épais, mais s’élague le temps de passages où l’harmonica s’illustre. Les trois tourangeaux, à n’en pas douter, étincèlent, visiblement revigorés. We’ve been here for nothing, de format pop bien troussé, prend des atours plus déliés. Minor loss, à sa suite, oscille entre retenue et éruption(s). Le chant s’éraille, le morceau déraille et après ça, renoue avec un calme trompeur. Alone with everything, appuyé, remet du direct dans la corbeille. Il est bon, ce Withering Times, de bout en bout. On se fade, sur le titre en question, des guitares à l’évidente Jeunesse Sonique. Enfin Just like my soul, sur six minutes plombées, soniques et sans linéarité, se charge de finir sans s’exposer, lui non plus, à la critique négative. Remis en selle, T.F.T amorce un nouveau départ que son opus assied, aidé en cela par une série de compositions élevées et qualitatives à souhait.
Photo: Flavie et Leo de Reverse Tapes.