Duo d’ Hawaii, déjà distingué dans ce zine pour sa précédente livraison, Lunar Twin nous revient avec dans sa besace, pour nous enchanter, sa dream-pop stellaire, brumeuse et susurrée, qui peut volontiers s’emporter (Cars et ses nappes de vapeur synthétique, un brin cold, magique, aux guitares merveille). L’album se nomme Aurora, il en donne en effet l’idée et séduit sans nous laisser le choix. Beyond the sun, électro-pop perchée, dreamwave, se syncope tout en flottant, en s’acidulent, pour un début immersif. Android dreams, après le Cars cité un peu plus haut, suit un peu la même voie. Dans l’espace, en flottaison, léger et intime. Il nous parle à l’oreille, nous place sous protection dans une bulle de paix. Il apaise. Après lui Can’t stop the rain, plus vif, joue une pop claire à la belle vêture. Spatiale mais alerte, elle plait tout autant. Ses motifs ondulent, serpentent. Lunar Twin est bien lancé, cacheté par sa personnalité. Traveler, lui aussi soutenu, enchaine paré d’atouts sonores semblables. On se laisse cueillir, conquis, par les ambiances d’ Aurora.
Night orchid, lent, nous y plonge d’ailleurs. Dark, dark wave s’assombrit, sans que ça l’empêche d’osciller. J’ai l’envie, à ce moment et en dépit de l’impact de l’effort, d’élans plus osés. Shadow language m’exauce, filant. Le chant reste songeur, les basses obscurcissent l’horizon alors que des notes subtiles l’éclairent. Les deux hommes s’y entendent, leur Aurora s’écoute un peu sans fin. Silver strands le saccade, le maintient dans les cieux par la même occasion. L’épopée y est vouée, nichée dans les étoiles. A River Cuts Thru Stone lui met fin sans quitter les airs, déparé ou presque. S’il manque d’endiablement Aurora, constamment typé, voit Bryce Boudreau et son complice Chris Murphy valider un potentiel que Ghost moon ritual, il y a 3 ans, présentait déjà avantageusement.