Ma découverte de ce talentueux olibrius remonte à juin 2019, dans une salle à zik de niche de ma ville. J’avais alors adoré son show, décalé, personnel, seul sur scène mais de si bonne compagnie. Je m’attaque ce jour à l’EP d’Ozibut, l’artiste en question, sur fond de mal-être et de relation à l’autre mise à mal. Surprise party certes, l’a t-il nommé. Mais c’est dans la désillusion, chassée à grands coups de samples et d’électro aussi sombre que tapageuse, que le mascaré, sans mascarade aucune, trouve son apogée musicale. D’emblée Le goût du mascara, à trainer dans les bars, s’invite à notre table. Il faut dire qu’avec ses nappes et sons grinçants, ses traits rock et ses tons à la Tétines Noires, que je vénère autant qu’Ozibut, va-t’en résister toi! Et puis moi quand on me parle de vie bancale, j’affectionne. Le mot, de plus, est inspiré. La fête aux allures de défaite va durer six titres, aucun n’échappera à notre vigilance. On n’en dort plus, L’écureuil et ses riffs mastoc nous traque et nous fait patraques. Refrain sans sommeil, motifs obsédants. Ozibut sait faire, il a pour socle une posture en lisière de notre ère. Bancal, il nous refile malgré tout un EP bien campé.
Surprise party, éponyme, poste une électro à nouveau combative. Sons lunaires, constat d’un asocial convaincu, que ses amis angoissent. A la clé, un troisième titre addictif, un brin éthylique. Coup de soleil, dégelée de synthés volubiles. On en danserait, si la joie nous gagnait. Poids de la vie, inertie. L’EP se fêtera, si si, dans la ville du grimé in white, à l’occasion d’une release party. Le 21 de ce mois, allez savoir s’il se pointera. La liesse, c’est pas son truc. Pls en pyjama, la décadence comme évidence. Le mot est, ici aussi, de portée. Le son aussi, ils sont de toute manière de concert. Nos carcasses jubilent, elles ont là toute la matière pour valser dans l’allégresse. Si si, dans l’allégresse frère! Dans ma cage, plus aérien, jalonné par des passages plus rudes, rock encore, nichés dans des interstices célestes, termine avec le même attrait. C’en est fait, Ozibut et son allégorie nous rallient à leur monde le temps d’une Surprise party rythmée et sans ennui aucun, à laquelle il est bon de prendre part. Si si.