Lillois, Yolande Bashing rassemble BAPTISTE LEGROS et AURELIEN GAINETDINOFF. Les deux zigs, amoureux de la vie, en parlent au ton d’un électro désabusée, lucide et éparsement enjouée. C’est bon à entendre, ça revigore, ça humorise aussi à l’occasion et les mots sont bons. Disparaître, le nouvel opus du projet, fait donc état de tout ça. Delhi, d’abord flemmard, s’enquiert de nos santés. Il file, guilleret. Bon, alors nous aussi. Et puis ces deux voix, là, c’est bien bonnard. Synthés vaporeux, rythme appuyé, rapports humains joliment dépeints. Y’a tout là d’dans? Affirmatif mon capitaine! Oh et ce refrain, bon ben « ayé » on aime! Au bout d’un morceau, avant de se faire cueillir par CQSFDM (Ce qui se fait de mieux) qui comme son nom l’indique, en musique torchée de sortie de bar, est ce qui se fait de mieux. Sans prétention aucune hein! N’empêche qu’avec ça, tu bouges ton body sans délai. Ah et puis, comme dit plus haut, v’la l’refrain gros! J’adore. Voilà alors les grincements de L’Eléphant, ses chants détournés qui ensuite se « normalisent ». Son verbe, inspiré. On s’y noye, vautré dans le sable.
Suite à cette amorce régalante Le Chat, entre breaks et allant, truffé de sons qui virevoltent, s’implante à son tour. Avec trois fois rien le duo, pas manchot, se hisse au dessus du tas. La Cité, de ses nappes flottantes et acidulées, claque des rimes en é et er. Excellent! Yolande a décidé, y’a pas à contester. Le temps qui nous manque, aérien, fait le beau. Textuellement, car imagé il est. Soniquement aussi, doux et sentimental. Tu te répètes le suit, j’en profite pour glisser que le truc sort chez Bruit Blanc, ici si tu désires te l’offrir. Bref, le titre galope et enthousiasme. Bien joué Yolande! Ca court puis ça ralentit, la plume habile prend alors toute son envergure, relayée par une électro vivace. La fin est proche, Disparaître {feat. Accidente} l’annonce, fait mouche. Lui aussi? Et ouais Biggy!
On percute, là aussi, des écrits de valeur. Yolande Bashing conçoit bien, ici une voix de dame fait briller le bazar « encore plus pire » qu’escompté. On surkiffera, soies-en sûr lecteur! Les tons opposés, à nouveau, font sensation. YB, en neuf morceaux, te squatte le cerveau. tu le chanteras, d’autant plus que c’est Solitude qui boucle son effort. Il se retient, pose une cadence discrète mais marquée. Je passe sur les textes, on les sait élevés. La toute fin s’emballe, Disparaître au son de ces deux-là s’apparente plutôt à vivre, plus fort encore, des bouts de vie qui s’arrosent à l’eau de vie.