SBRBS, c’est un duo d’inséparables pourtant déjà séparés. Puis réunis, via la zik et autres, enfin bon tu vois un peu l’genre. Toujours est-il qu’à l’écoute, le bordel qu’ils mettent m’évoque Blood Red Shoes et ça, c’est déjà des points de marqués en plus du fait qu’ils déboulent de Saint Brieuc. The devil you know, premier LP de l’homme et de la dame, malaxe stoner, heavy-rock, garage et mélodies soignées qui polissent le tout sans en faire de la guimauve, faut pas déconner. Ca cogne comme on aime, ça baffe comme on l’attendait. Heavy Hearted, parpaing inaugural, greffe tempo lourd et chant féminin. Pas besoin de forcer le trait, ça prend directo. Et ça risque pas de se défiler car derrière, tout est du même tonneau sans jamais prendre l’eau. Common Lightning, stoner à toute heure, n’infirme pas la paire. Loin de là même, puis voilà que Be Brave, aussi bien plié, s’écoute lui aussi comme un standard aux ritournelles déflorées par une instrumentation en granit. L’incruste noise arrive, mazette tout est bonnard ici! UU, plus tenu, presque électro en son début, se bride mais ça ne l’entrave guère. Il est pop, dirai-je.
Les gros riffs du titre éponyme, ensuite, remettent du boucan dans la place. Le chant vire mutin, les gimmicks font le job avec efficience. Belize, mid-tempo, se bluese quelque peu. Ni creux ni raté ici, SBRBS glaviote avec une certaine maîtrise. In Control, riffeur comme bon nombre d’autres, prend l’autoroute. Excellent! Les guitares font effet(s), on se rend de plus compte que l’album varie bien plus qu’il n’y parait. Et ce, sans s’effilocher. This Is Gonna Suck, torpille 70’s heavy/stoner, apporte ce surplus de tranchant qui fait qu’au bout du bout, on fait péter les panneaux aux bonnes notes. Un peu comme à l’Ecole des Fans sauf qu’ici, c’est pas juste par flatterie. SBRBS mérite l’estime, How to trick someone into loving you rugit d’ailleurs à son tour et suivant une efficacité qui met toute la paroisse d’accord.
Photo Jean de Solminihac.
The Devil You Know, enregistré live en 2 semaines de séjour dans la cambrousse bretonne, souffle le vrai. Sur ses derniers instants, Blessings exhale une pop-rock mordante, soutenue, charpentée par des riffs qui encore, crachent du feu. SBRBS est solide, il roule comme un bolide, tantôt, mais n’en fait pas qu’à sa vitesse. Il sait aussi se lester, s’enticher d’airs avenants: tout ça tient debout, le cap et la route. Meet Your Maker, orné d’un piano, peut ainsi faire retomber la pression, mélancolique, un brin orchestral. Des guitares franches l’abiment, son terme s’enrage. Il est alors temps de réenclencher le Play, histoire de s’envoyer une autre rasade de ce rock de caractère, façonné avec dextérité, sans complexité barbante, estampillé SBRBS.