Sinaïve de Strasbourg revient, sous formule trio et pour notre plus grand plaisir, avec un nouvel EP. Nommé Répétition -c’est parfois vrai et ça lui permet de d’autant plus s’insinuer-, ce dernier offre six titres au chant en Français sucré, sur fond de pop noisy, de kraut et je ne sais quoi encore. Le trait d’union? La qualité. A la suite de Super 45T., déjà accompli, l’auditeur a droit, pour débuter, aux fulgurances de LA STRAßBURG, motorik noisy qui déjà nous met bien. Les paroles en outre, imaginatives, amènent un surplus d’intérêt. Capté dans les studios de la Compagnie Rodolphe Burger (Sainte-Marie-Aux-Mines), l’EP pose ensuite un PARASITE aux guitares carillonnantes. Les chants s’associent, le tempo se saccade, renoue après cela avec sa vivacité initiale. Là aussi, on plie. Sinaïve sait faire, y’a pas à s’en faire. Quelques interventions extérieures solidifient encore l’objet, décidément prenant.
METIER DE VIVRE, cold et late 70’s à mon sens, en remet une louche et ce faisant, étend le champ du clan. Entre ses basses froides et le flanelle du chant, un joli contrepoint est trouvé. Ses penchants rythmiquement immuables l’incrustent dans nos cranes. CITADELLE/BIS REPETITA, au long de ses onze minutes, s’orbite et trace sa sphère, cosmique et enlevé. Il cingle, file à toute allure et il en a (de l’allure). Sa fin, en tempête, nous restera elle aussi en tête. LES DIABOLIQUES calme alors le jeu, à nu ou pratiquement. Les guitares, cependant, viennent l’écorcher. Les voix à deux, à nouveau, font merveille. Enfin CELA NE FAIT QUE COMMENCER, aérien, récite joliment. Il pourrait se craqueler, il ne le fait pourtant pas. Sinaïve, dont l’ep sort chez Antimatière, poursuivant son cheminement en nous léguant la sortie parfaite, exempte de ratés.
Photos Marie Lagabbe.