Collectif unissant des membres de Betraying the Martyrs, Black Bomb A, Smash Hit Combo, Sirenia, Maladie, Trepalium ou encore Les Tambours du Bronx, Dropdead Chaos s’emploie à jouer un métal issu des 90’s, ou des late 00’s, décliné sur dix titres solides. Lesquels, parfois parés d’atours fusion, imposent énergie et unité. Underneath The Sound, sauvagement mélodique, aux chants croisés, ouvre la marche. Un débit presque hip-hop s’invite, alors là j’aime! Il semblerait que l’alliance, ce n’est jamais une évidence, démarre sous les meilleurs auspices. Batterie tribale, guitares comme quand le trash se fait mélodieux. Puis Escape, beuglé, d’une force à tout décaper. Avec, bien vues, des incrustes plus « tranquilles ». Le riffing est magistral, ça pulse mais c’est pensé. Save Yourself, également dézingueur, bénéficie lui aussi des voix associées. Grattes féroces, tempo changeant; tout est en place, on sait jouer mais on s’la pète pas. Humans, scratchant façon crossover, trace et lui aussi, mastique sévère. Vocaux furieux, rendu de choix. Je pense à Slayer, Biohazard, à toute une cohorte de combos différents et significatifs. L’esprit est ouvert, sans oeillères. One Last Encore, d’abord aéré, le démontre.
Jusqu’alors probant, l’opus se voue ensuite à le rester. What I’ve Learnt, d’un début « pianotisé », rappe dans le chant. Le panel, comme dit plus haut, ne se ferme pas. Black Thoughts, quasiment électro-métal en son amorce, slappe et fusionne. Métal de base, hybride dans l’esprit, Dropdead Chaos performe. Il est en forme. Sun, ombrageux, instaure des voix apaisées. Le riff reste bélier, après ça Dropdead se pose en effort dark-rap (si si) sur ses premiers instants. Passé la minute, à l’orée des deux, il prend fin alors que je l’aurais vu, volontiers, se développer. C’est à ce moment-là Rainman, aussi « rapisant » dans le mot, qui se charge de finir. Il explose, en une gerbe mélodique impactante. Il s’emballe, on peut alors et en toute sûreté entériner l’impression de départ: Dropdead Chaos, bien qu’hétéroclite de par ses provenances, livre là un disque cohérent, sans plantage ni faute de goût.
Photo Mathilde Miossec.