Post-punk, rageuse mais pas que, la date de ce vendredi s’annonçait remontée. Entre Ecosse (Humour) et Angleterre (Egyptian Blue), elle le fut et c’est avec plaisir que dans un premier temps, aux abords d’une Lune aux grilles récalcitrantes, je croisai ch’Damdam, musicien de talent. Adam El Mutant donc, à l’ep de qualité. A la Lune, t’manière, même la sécu est estimable. Elle te reconnait pour ce que tu es, et non pas pour ce qu’on lui dit de toi. Bref and bref again, j’entre dans l’antre. Petit rituel, immuable: le dépôt des affaires, la pinte de Brewdog et c’est depuis mon spot de prédilection que patiemment, j’escompte la première partie. Converti des sets courts mais efficients, je vais être servi. Avec à sa tête un chanteur charismatique, aux vocaux en relief, la clique de Glasgow nous déferle dessus sans oublier, de temps à autre, d’alléger ses assauts. Tout est ok, everything’s allright diraient-ils de l’autre côté de la Manche. Colère et mélancolie, énergie débridée ou plus nuancée, ruades d’une rythmique soudée, hymnes directs et imparables (yeah, mud, par exemple), ou encore finesse d’autres compositions (dogs) à l’allant bien mis que des écarts font louvoyer; tout ça, vous l’aurez compris, fait de ce quintette une bien belle référence.
Humour.
Déjà bonifiée, la soirée grimpe d’un cran, encore, avec la venue d’Egyptian Blue. Impétueux, le groupe gifle. C’est tendu, ça se danse aussi, ça puise ses sources dan de l’élevé =issu du passé (Wire, Gang of Four) autant que dans le plus actuel (Preoccupations). En voilà qui font pas semblant, ça joue et rien d’autre ne vient enrayer la prestation. Si Geisha, le nouveau single, a de la gueule et impose son brio, son subtil groove au nerf palpable, Collateral et ses chants alliés, entre autres, ou encore Contain it qui sautille en mode funky/bourrasque, font le bonheur de tous. Bel effet monsieur l’préfet, la clique de Brighton détonne. Dans la foule, de manière soudaine, un pogo prend forme comme pour valider, dans le mérité, le set en cours. Voilà du vrai, de l’inspiré à la rancoeur porteuse. A l’instar d’Humour, Egyptian Blue s’en tient à l’essentiel, étend son champ sans trop divaguer et à l’arrivée, tire des balles qui font mal. Et tant de bien. Clameurs, rappel obligatoire: je repense alors de manière impromptue à ces deux gars croisés dans la rue, se rendant au CAARUD, qui s’extasièrent sur mon appareil et plus largement, sur mon activité d’oiseau de nuit des salles au son dirty. J’ai bien vu, messieurs, ce à quoi vous êtes en proie. Je vous souhaite le meilleur, peut-être un jour vous croiserai-je sur le pavé de la Lune, alertes, au terme ou à l’orée de ces lives qui tels ceux de ce Friday evening, notez le prétentieux anglicisme, libèrent et purgent les corps.
Egyptian Blue.
Photos Will Dum.