Quebecois, Les Lunatiques fait suite à quelques EP’s avec Orange Flottant, son tout premier LP. Hétéroclite, lo-fi, garage, dansant et parfois puissant, il se déroule dans une versatilité fertile. Rock voire glam, sur Marie dans le coma qui ouvre le bal en s’habillant joliment (et assez joyeusement), il m’évoque aussi Dutronc. Si si. Tu en brailleras le refrain, à coup sûr. Faire danser les morts, funky, te fera bouger ton ass. Ca chante in french, et ça passe crème. Les vocaux délirent, façon B 52’S. La musique est tellement bonne, qu’elle ferait même danser les morts. Tu m’étonnes Elton, les tombes se soulèvent! D’autant plus que Popcorn, sans faire son cinéma, claque une sorte de hard 80’s qui lui aussi convainc. Il explose, et nous on s’éclate. 21h30, dans un rock fuzzy orné de belles guitares, est de même teneur. Le départ est bonnard, m’est avis que la suite préviendra la fuite. Oh no, lo-fi folky délicat, se met presque à poils. En termes de qualité, le curseur reste au summum. These boots aren’t made for playing drums, un peu Vaselines, brille semblablement.
Après tout ça Nous sommes de la drogue, rock’n’roll, riffe avec ardeur. Imparable. On s’en shooterait, on se l’injecterait par tous les moyens possibles. Dans le lobe surtout, là où ça fait le plus grand bien. Toujours les faces, lui, ne la perd pas (la face bien entendu). Il ondule, Byrne and Co ne sont pas très loin. Joueur, il est aussi bourru. Les Lunatiques, nommés avec à propos, transforment l’essai. Cyber séduction, électro à sirènes, fait briller la boule. A facettes. Trop bon! Dans son sillage il t’entraine, t’as pas vraiment l’choix. Les thèmes abordés, en outre, sont loin d’être teubés. Le démon, filant, prend des airs surfy. On n’est pas bien là?
Alors en plus Laurie Foster, déluge rock nourri, s’en mêle. Ses grattes foutent le feu. On se dit que c’est fini, on tend la main pour presser le replay mais J’ai vomi, disco fatal sur cadence vive, gerbe une dernière fois. Mazette! Là où d’autres terminent péniblement Les Lunatiques, eux, concoctent un hymne. Fusant, acidulé, cosmique mais avant toute chose enlevé. Un brin kraut, sur lit de guitares stylées, aussi, en conclusion d’une enfilade d’allure princière. C’est Les Lunatiques et pour eux, ça vaut le coup de délier la bourse à fric .