Projet solo de Jules Monnier, jeune musicien Tourangeau ayant déjà sorti plusieurs EP, Sioul teinte son rock de new-wave, le coldifie un peu aussi. Il l’électro-poppise volontiers, avec tout autant de tact. Drops est son premier album, porteur de onze titres qui plairont. Produit par Lionel Laquerrière (Yann Tiersen, Geysir, Transmissions), atout supplémentaire, le disque s’amorce avec l’éponyme Drops (fall on sinking bodies), d’abord dans la rêverie. Dans l’étoilé aussi, qui sans se presser se syncope. Electro-pop, sertie de belles notes. La basse est reine, ici no guitars et ma foi, ça passe crème!
Pieces, plus ouvertement froid, suit lui aussi un sentier saccadé, orné avec la même maestria. Le rythme chope du nerf, le tout devient moins doux. On songe cold-wave, mais dans une certaine forme de clarté. On aime. Planets are aligned, spatial, se pare d’ombre. Délicat, il est également bien mis et en sa fin, s’anime avec joliesse. On reste au contact, il apparait que Sioul nous gratifie là d’efforts à estimer. Anywhere out of the world, cadencé, chemine vers le club. Brumeux, alerte. Puis fougueux, vêtu comme d’autres d’une parure qui lui sied. Taste of your skin prend la main, électro, minimal, mélodieux.
Again, après lui, taille un peu dans la même veine. Il s’agite, s’encièle dans un tourbillon de sons volants, que la basse enrobe. Il accélère, excellent. Sioul s’avantage, ses humeurs nous gagnent. En mixant les genres, il élabore le sien. Vindicare, à nu ou pas loin, finit par s’emballer. Nous ferons de même. Le savoir-faire, chez le sieur Monnier, est une évidence. Ses synthés bavardent, sa mélancolie se propage jusqu’à nos êtres. Time has passed, d’étoffe subtile, offre une envolée massive. Les tempos varient, sans porter atteinte au rendu final. Frozen and alive, à l’émergence flemmarde, vaporeuse, percute ensuite.
A ce moment et peut-être même avant, Sioul rafle la mise. Il breake, une fois de plus, sans s’y perdre. Royan, plus « figé », pointe sa beauté. En son terme il s’enhardit, restant songeur. Everything’s allright guy, Sioul en rien n’a fauté. One again, que sa batterie hache, s’ajoute alors à la liste des morceaux à valider. Son élan se brise, on se situe ici entre splendeur et ruades. Le tout, vous l’aurez saisi, ajusté et maîtrisé. Ca se nomme Drops, histoire de vous le rappeler. Ca sort chez Figures Libres Records, histoire « again » que vous compreniez bien que dans ladite structure, rien n’est à négliger.