Furieux et bouillonnant, Cosse signe avec ce It turns pale, sorti chez ATRDR, un, debut LP dont la force, la valeur et la portée pourraient bien faire date. En dix titres et c’est marre -nul besoin de plus, de toute façon, pour faire le bien autour de lui-, le quatuor assène son approche, d’abord insidieuse (Crazy Horse), avant d’imploser dans des geysers de bruit délice. Le chant est racé, plus loin il éructe et ma foi, force est de reconnaitre que sans attendre, on opine du chef afin de montrer que de suite, Cosse nous chope. Sa fièvre, sa ferveur, ses plans presque post et changements d’orientation sont judicieux, ils frappent juste et enthousiasment. Qualifié de post-noise, Cosse place un bourre-pif saignant nommé Tangerine, que des notes fines pondèrent. Evening, massif, noisy, fait gicler sa lave. On lui trouve, fringants, des vocaux de choix, mi-masculins/mi-féminins. Bon sang mais c’est bien sûr, Lola est là! Le morceau part en vrille, puis retombe dans la finesse.
Plus loin Easy Things, délicat en son début, instaure du climatique. Cosse poursuit, sûr de lui, sur la bonne voie. Espoir il n’est plus, référence il devient. Braindow l’avantage, porteur lui aussi de chants à deux qui font merveille. Sensible, il se retient. Enfin, il riffe cru et dévie légèrement. On dirait Sonic Youth, j’adore. Mais c’est Cosse. Il reste dans le bridé, prêt à péter mais sans le faire. Mind Facilities, aux accords qui mettent d’accord, se fait rythmé. Et offensif. La perfection est de mise, sur ce disque au socle solide. Entre assauts et perlage subtil, It turns pale a du chien. Le titre éponyme s’y glisse, au gré d’une lente montée qui paresseusement finit par faire du boucan. Vocaux associés, encore, pour un rendu magique.
Clouds are not really moving ensuite, post, trop bref pour complètement convaincre, se fait entendre sans s’étendre. Peu importe, Sinner God prend son temps et enchaine joliment. Il n’empêche que bien vite, il se boursouffle. On s’inscrit derechef, ici, dans une force de frappe aussi frontale qu’étoilée qui fait la marque du groupe. Lequel, à l’aide d’un Slow Divers qui s’en tient à des abords célestes que percent quelques élans plus hardis, nous sort là une rondelle sans dommages, de haute volée, grandement « honorante » tant pour Cosse que pour son digne label palois.