Projet montréalais, tenu de main de maître par le Français Vincent Khouni, Double Date With Death se fend d’un nouvel opus remarquable, après l’Au delà qui il y a maintenant trois ans, le distinguait gavé. La recette? Un chant en Français à la plume pensante. Une pop étoilée, rutilante et excellente, qui n’hésite pas à riffer. Et dix morceaux loin d’être sots, que Miroir baroque amorce en fusant et fulgurant. Avec, comme cerise sur la gâteau, des ritournelles un peu plus que belles. Un break psyché, puis de l’incisif noisy. Et blaaaam, le tour est joué! Ca va durer un moment, alors profitez-en. Ben là, poppy charmeur, en choeurs, fait lui aussi son effet. Alors que Loin, tout prêt de nous, fait de même en empruntant la voie lactée avec vivacité. Portraits a les traits qui séduisent, la dégaine des meilleurs albums et puis, il met du baume. Dans nos coeurs, dans nos corps, dans nos lobes aussi.
En quatrième place Portraits, éponyme, assure un interlude spatial, qui nous mène à Jouets. Un tantinet shoegaze, nostalgique de nos jeunes jours, semble t-il, voilà un titre une fois de plus superbe, patiné, alerte et mi-doux, mi-amer. Le savoir-faire, chez DDWD, ne se discute pas. Il fonde, assuré, des pièces de haute qualité. Déjà-vu, de guitares merveilleuses, de chants enjôleurs, réhausse une affaire déjà rondement menée. Grand, rythmé, fuzze et surfe, dans ses notes. Avec allant, il étincèle. Il est Grand. Vanités, d’une minute et demie, respire une pop légère. Labyrinthe (feat. Anna Frances Meyer et ses spirales de flûte traversière, magiques), dans la dernière ligne droite, marie cadence vive et airs bien mis. Il accélère, soudain, pour notre plus grand bonheur. Enfin La fin, puisqu’il en faut une, suinte une pop-rock elle aussi alerte, franche du collier, bien décorée, en clôture d’une série sans aucun fléchissement.
Photo Camille Gladu-Drouin.