Collectif franco-malawi, de Paris, Kador signe un debut EP, le premier d’une série mettant en scène une société secrète nommée Kador. On y entend, originale, une mixture entre diction hip-hop sombre et guitares dissonantes, sur cinq titres élevés. Les influences vont du Wu Tang Clan à Nick Cave en passant entre autres par Marc Ribot mais retenons, principalement, que le groupe sème ses propres graines, fertiles, au gré de trames viciées au propos qui retient l’attention. La première salve, Urban legend, sert un déroulé dark, lent, que des excès sonores traversent. D’emblée, l’étendard est planté. Kador a du cachet, il dépose sa marque et saccade sa composition, aboutie. Ghost felon suit, de même teneur, en croisant ses chants. Mêmes effets, on suit le clan sans rechigner. L’ambiance peut se faire jazzy, mais toujours dans le déviant. Le ton est vindicatif, l’orgue amène un étayage remarquable. Soudain le chaos se fait, dans le son comme dans la voix. J’aime, j’en ficherais mon billet que toi aussi, lecteur-lectrice!
Plus loin Alters, entre souffre et touches plus suaves, gronde avantageusement. Ses gimmmicks accrochent l’oreille, ici encore on profite d’un début sans empressement mais qui, irrémédiablement, fait sensation(s). Les guitares s’en tiennent, on l’approuvera, à des tonalités saignantes. Kador plaira, ici et là-bas, par sa liberté de ton. Angel, bluesy, d’un orgue planant, pose une quatrième banderille décisive. Même assagi, si l’on peut dire, Kador tient la route et de toute façon, on n’est jamais très loin de la sortie de piste. Let us pray (feat. Claire Denamur), chargé de finir, le fait sur le fil, annonçant la rupture. Il dégage, à l’instar du reste, une classe folle et des abords écorchés, dans une fusion personnelle qu’on s’empresse de valider. Le terme du morceau et par conséquent de l’ep, tumultueux, entérinant sans coup férir l’impact délivré par Kador.