C’est en manque de live que sans pouvoir y résister, à l’issue du boulot, je pris la tire direction Beauvais. Tramhaus, bataves au post-punk aussi rugueux que peaufiné, y étaient programmés en afterwork, dans le cadre intime et adapté du Barasca où avec plaisir, je croisais Primus en main Fil, Vincent, Xavier et d’autres, dont quelques gaillards du mythique CDF, après un paisible trajet et ma traditionnelle halte à Breteuil parce que les rochers Suchard, ça se bouffe comme on écoute un skeud de Sonic Youth. Je devise avec un clichétiseur (entendez par là photographe, et saluez donc ma prestance linguistique), nous évoquons Bresles et sa Tanière où il faut, vraiment, que je me rende un de ces quatre. Un coup d’oeil au public m’amène à deux constats; il est fourni et de plus, assez féminin dans sa constitution. Excellente chose et d’ailleurs deux dames, au line-up de Tramhaus, se distingueront très vite. Les lumières baissent, ça s’amorce et bordel mazette putain, y’a pas tromperie!! C’est du lourd, les Hollandais savent faire et Lukas Jansen, micro en main, assure le show, très chaud.
Voilà du costaud, le set sera court mais tant mieux, ça ne le rend que plus concluant encore. Je rentrerai tôt, et comblé. Je déclenche, je chope des angles, j’attrape le public et ces deux dames au look goth, je dirai, qu’on ne peut que figer par le cliché. La découverte -pour le coup et je l’avoue, j’ignorais tout ce ce quintette- est valable, son panel s’il se monte enlevé sait aussi se polir, sans jamais tomber dans la mièvrerie. Tout ça est de plus gratuit, je pense parfois à Idles pour la rage sans filtre. C’est dire la valeur du gig, que d’aucuns ponctuent par de vigoureuses danses. Le frontman, mêlé à la foule, se voit épaulé par une clique de choix, dont même les sorties sur rondelles renforcent le cachet. Ca jubile de partout, l’intense du moment me contraint à ne pas, de suite, quitter l’ASCA. Quelques mots au batteur en nage. Je reprends une Primus, Eloïse me refile un sweat ASCA à capuche et croyez-moi, avec ça, je compte bien m’afficher sévère. On n’est vraiment pas loin, pour le coup, de la soirée parfaite. Je repars finalement, sans hâte, le coeur en bleu, nanti de ma nécessaire dose de rock nerveux et sans cadeaux.
Photos Will Dum, plus de clichés ICI…