Paire réunionnaise, comptant en ses rangs Sarah Lenormand (Drums and background vocals) et Nicolas Magi (Guitar and lead vocals), Pamplemousse remet son boucan au goût du jour après l’excellent High strung, daté de 2019. Avec jubilation, on renoue donc avec sa noise garage malaxée de blues, déclinée pour le coup sur neuf pavés rugueux. C’est Mexican Boy qui le premier, après des notes introductives posées, propulse la pierre. Chant hargneux, ruades sans sagesse. Pamplemousse, en somme. Ca défigure, à deux on instaure ici un barouf comme à dix. Empty Pool, pour moi un tube, valide le constat; Pamplemousse, au sommet, va encore tutoyer les cimes. Ses coups de sang, savamment distribués, portent son cachet. Des finesses mélodieuses sont de mise, pas trop parce que le groupe, on le sait, préfère le bordel. Et nous aussi, mais avec un minimum de dentelle, sans trop de flanelle bon enfin bref. You’re swimmin in an empty room, crie Nico, à l’envi. Pas d’souci, on continue à brasser et Derry, Maine se profile, torpille noise une fois de plus sans ménagements, cadencée. Sous tension, Think of it laissera des traces.
One Million Doors, dans la foulée, poste des sons clairs. C’est beau. Bluesy/poppy, joli, il allège et valorise le disque. Fat Hollywood lui emboite le pas, fougueux, doté de guitares grungy qui trouent le ciel. Diantre!, nous voilà comblés! Pamplemousse reste le maître, dans l’estampille noise, en compagnie de quelques autres fleurons du genre. Son monde est agité, ses trames compactes. Loin de l’ennui, on l’écoute à volume respectable. Vicious Mind, batterie en rafale, file droit devant lui. Sacrée targette, vous le comprendrez à l’écoute, que ce titre sans bride aucune. Jouisseurs, l’homme et la dame se complètent parfaitement. Leurs crues nous tombent dessus, assouvissant nos envies de brut et de bruit. Quant à Cactus, qui s’y frotte s’y pique et sa lancinance, notable, fait évoluer le contenu de manière favorable. C’est de plus sur six minutes qu’il s’étire, ça le rend d’autant plus « infusant ». Il breake, doucereux, avant de regagner en force de frappe tenue.
Photos Sarah Lenormand.
Plus loin I’m not Dietsch, entre drumming souple et vocifération, s’impose avec la même maestria. Il arrache tout, au gré d’assauts noise mordants. Think of it voit le jour chez ATRDR, comme son prédécesseur. Ca aussi, ça se note. La Ballade de Steve, psych-blues, enivrant, s’en vient clore l’affaire. Il permet, superbe, une fin posée mais qui s’offre, on approuve, des envolées hérissés qui elles aussi méritent notre entière considération. Validé, entériné, Think of it rafle la mise sans peine aucune et ça n’étonnera pas grand-monde quant on connait la valeur du projet des îles ainsi que la qualité de ses différentes parutions.