Adam, c’est un Mutant, musical. Séduisant, pétri de talent. Sensible, à l’inspiration que des lives (Stella Donnelly, Kevin Morby) ont nourrie, amplifiée, décuplée. Le mec est sans fard, ça se ressent dans ce superbe EP qui chez Tête Froide Records voit le jour, voué à même la nuit, être écouté. Bedroom pop, voix fine et pure, trames épurées d’ailleurs. Jeu superbe, dénudé. De toute beauté. Des notes qui enchantent, une vérité dans le ressenti que tu ne peux palper que chez les vrais. Alone, pour débuter et là, tu t’sens moins seul. Choeurs légers, composition ornée avec maestria et pourtant, quand tu y regardes bien, c’est trois fois rien. Mais ça suffit. Sans hâte, le morceau s’anime. Il est magnifique, dans un mid-tempo qui de toute façon aura notre peau. Crazy, lascif, s’envole ensuite tout en lâchant, derrière lui, des envolées bien senties, aussi subtiles qu’enflammées. Le rêve, chez Adam, n’est pas que tranquille. L’auditeur, lui, peut l’être: enchanté, il se met à tournoyer. L’amienois est fiable, son EP est bleu comme l’azur et nous envoie au ciel en ravissant nos cages à miel.
My mind, tout aussi perlé, vaut lui aussi beaucoup. Il y a, chez ce Samarien, une évidence dans le rendu qui nous le rend indispensable. Il s’emporte, parfois, avec pudeur. A l’écoute, on valide. On the road, pop-folk rythmée, instaure une dynamique irrésistible. J’en profite pour glisser que la Release Party se tiendra à la Malle à Disques, le 18 de ce mois. Si tu viens pas, j’peux plus rien pour toi. Dans l’attente les six plages de l’ep, plus qu’attractives, t’auront comblé et pour elles, tu dépenseras ton blé. Sans le regretter. Entre énergie et intimité, Adam El Mutant rafle la mise. Bien peu en doutaient, ici et plus loin.
Old dreams, à l’avant-dernier rang, marie douceur et allant. La recette, tenue, fonctionne parfaitement. On a droit, de plus, à des guitares quasi noisy. Ca sonne 90’s là, alors penses-tu: je suis au zénith. Adam a de plus le bon goût, pour boucler l’affaire, de plier un Go away qui nous fera rester, loin du désir de fuite, en phase. Splendide, le morceau s’agite avec élégance. Finaud, céleste et volant, de guitares qui étoilent, de chants qui flottent, il met fin à l’ouvrage sans jamais flancher. Adam El Mutant, ce bel être, vient en toute modestie de signer une sortie qui risque de résonner, longtemps, dans nos casbahs amienoises en liesse sonore définitive.