Reconnu de mes services, via son album éponyme, le MHUD de Matthieu Hubrecht revient aiguiser notre plaisir avec Post parade, soit huit titres pop, rock et électro, pour résumer, de la meilleure étoffe. Les synthés y grésillent, sèment de la poudre (Le vent d’hiver, parfait). Les lumières aveugles, en ouverture, lance une trame cold et aérienne que la poésie du bonhomme sertit. Entre notes subtiles et désillusion, entre spatialité et tonalités plus grises, MHUD trouve l’accroche. Ca ne m’étonne guère, j’attends juste de vérifier que sur la durée, il confirme. L’instant fragile, lui aussi cold, me rassure mais à vrai dire, je n’ai nullement douté. Sans s’égarer, porté par des réalisations simples et marquantes, MHUD impose sa valeureuse compagnie. Aux merveilles du soir, après une entrée en matière solide, offre des synthés à nouveau notables, froids, alors que le climat et la dynamique presque orchestrale du morceau s’attirent irrémédiablement les faveurs. Il ondule, l’auditeur capitule et des spirales dark accompagnent son ressenti.
Plus loin J’ai voulu, qui m’évoque les 80’s de par son ornement, effleure un thème qui lui aussi me parle. Jolies guitares, verbe de choix. La recette, à chaque mets, fait foi. Je n’ai pas vu le temps, électro-pop, susurre. Ses basses dérouillent, efficacement, les bassins. Ici aussi, les guitares s’acidulent. Le rock s’invite, il n’est pas de trop. A côté de ça, on se fait dépayser. Rien à dire, dans la sphère du son d’ici on a connu bien pire. MHUD est constant, sa petite entreprise m’a tout l’air de ne pas connaitre la crise. La trompette de David Dupuis, magique, se greffe au terme. Elle revient, sur L’évidence et comme une évidence, façon Calexico, polir un paysage d’élégance. MHUD est beau, Reprends ta féérie lui permet de finir dans le lunaire. C’est l’ultime offrande, apaisée, amicalement saccadée, d’un Post parade jamais en rade, inspiré, aux lettres éloquentes, aux contours séduisants, digne de ce que le projet a pu jusqu’alors semer.