Cette venue de Death Valley Girls, au vu des opus récents, je l’attendais de pied ferme. Après Crows et Michel Cloup à l’ASCA de Beauvais, l’affiche était donc une fois de plus attrayante et Alias, Québecois chargés de donner le la, le firent avec panache. Dans la foulée d’un rock qui peut se faire beau, groover, funker même (Fantasy) comme « boularder » dans la foulée, fuzzer, tonner même (Start a fire) et déraper, le projet d’Emmanuel Alias, plutôt bien entouré, constitue sans nul doute une belle trouvaille. J’en oublie même ou presque, posé à ma droite et dans un recoin que la foule s’empresse de garnir, mon houblon du soir. C’est la pleine Lune ce soir, dirait-on. J’ai croisé, au bar, l’ex-Discophile Olivier Chatelain, que j’ai gratifié d’un godet car en ces lieux, je le vois peu. Après ça Alias, donc, s’est permis une entrée en matière variée, aussi rugueuse que satinée, au carrefour des tendances. Il a du style, il explore sans s’égarer et au final, illumine la soirée. Son allégresse est décuplée par le fait que depuis un bon moment, il n’a plus foulé les planches. Son Jozef, sorti en septembre de l’an dernier, ne finira sûrement pas au grenier. Son set non plus car assurément il mérite, tout à la fois, mémoire et estime.
Alias.
C’est l’entracte, je me dérouille. Mollets en vrac, ciboulot dans le dur, je me remémore la journée. La prise en charge, cette personne « apprenante » qui actuellement m’épaule et par ses compétences, sa soif d’apprendre, me sidère. Je me dis, aussi, que le vendredi sera le bienvenu. Mais voilà les Death Valley Girls, qui en clique joueuse et en dépit d’un souci technique récurrent, vont elles aussi satisfaire le parterre. Celui-ci est serré, bientôt il pogotera sous le regard d’une bienveillante sécurité. Rock sombre, griffu, plutôt offensif. Morceaux sans défauts, éventail ouvert mais jamais trop sinueux. Tirades psyché, embrumées, lancinantes. Nappages d’un orgue Hammond bien bon. Mélodies sucrées, un brin rétro. Rien à redire, nous validons et l’agitation, au sein du public, fait foi. Cette clique est rodée, elle dessert ce soir un live qu’ Islands in the sky, son petit dernier, étoffe brillamment. Sunday s’emballe, entre autres titres aux effets libérateurs. Le rappel est de rigueur, il s’en vient couronner la mi-semaine dans l’impact et la valeur, récurrente. Death Valley Girls et ses collègues de scène du soir se fendant, en l’occurrence, de lives salués à juste titre par le peuple Lunaire.
Death Valley Girls.
Photos Will Dum.