Déjà crédibles sur leur Under the Spell of Joy, quatrième fournée de choix, sortie fin 2020, les Death Valley Girls font leur retour avec Islands in the Sky. Appuyées par une nouvelle arrivante (la bassiste et chanteuse Sammy Westervelt), elle poursuivent leur petit bonhomme de chemin dans le rock fuzzy, tant 60’s que garage, qui les avantage gavé. Celui-ci se cuivre avec panache, comme auparavant (What are the odds, belle fulgurance), et pétarade assez souvent. Il commence, malgré ça, au son d’un California Mountain Shake psyché qui se contente de lanciner sans trop décoller, mais en faisant de l’effet. Le chant reste sage, on s’élève sans hâte mais de manière sûre. C’est avec Magic powers, au Wurlitzer éloquent, qu’on s’emballe vraiment. DVG, on le sait, aime à étendre son champ mais sans, dans la démarche, trahir son identité. Islands in the sky, éponyme, sonne années soixante mais avec ces giclées rock qui le raidissent. De titre en titre, on entre en phase avec le propos tenu. Sunday, aérien, est lui bien mis. J’aime moins (quoique…), mais c’est beau. Et les cuivres, encore, se distinguent.
Plus loin What are the odds, cité plus haut, remet du charbon dans la machine. Alors que Journey to dog star, à l’éveil fuzzé, lent mais souillé, is floating in space en se fendant de brusques incartades vocales. Say it too, dans ses traces, suit un peu le même sentier. Retenu, mais impactant. Watch the sky, cadencé, prend la suite dans un élan appuyé. Spatial, éthéré, mais dans la vivacité. J’adore. Je les vois en live, dans 3 jours, pour le compte des Nuits de l’Alligator, et j’en piaffe d’impatience. When I’m free, presque jazzy de prime abord, est magnifique. Aussi élégant qu’impétueux, il s’impose sans forcer. All that is not of me, mélodique, se taille dans un rétro stylé. Enfin It’s All Really Kind of Amazing, tout aussi bien paré, termine dans cette alliance entre saleté racée et ritournelles douces-amères, à l’ « Hammond Organ » bien joué, qui permet à Death Valley Girls de rafler la mise pour la cinquième fois, en toute logique, sur le plan discographique.