Après Überschleiss, ressorti en août 2021, SCORPION VIOLENTE voit son très rouillé « sur vomi d’synthés » The Rapist, paru à la base en 2012 chez Teenage Menopause, renaitre via Replica Nova. Nafi et Toma, tout droit sortis du tunnel qui décrasse les cages à miel, y concoctent des mets délicieusement avariés. Cinq exactement, dont le premier qui se nommant Pumping Iron, délivre une oraison toute en déraison. Avec, en décor, des nappes grises et cette boite à rythmes bancale, pour un rendu qui de suite piétine les cadres établis. On y greffe, bien trouvées, des notes qui dépaysent. Il faut dire que quand tu viens de l’est, t’as intérêt à l’évasion mais la paire, elle, semble avoir pour but de retranscrire la grisaille de son milieu de vie. Elle n’en est que plus vraie, ancrée dans une blafarde réalité. On s’envole en tout cas, comme dans une fuite, à l’écoute de cette salve de début. Backdoor Action, entre vocaux malades et minimalisme fissuré, appuie là où ça fait mal. Et ça fait le plus grand bien! Strychnine, pas plus rangé, scande et crie, délire et implore. On a là et face à nos trognes, derechef, des giclées sans peau, captivantes.
Ca passe vite couz, on en vient déjà à la quatrième bannette. Elle répond au nom, éponyme, de The Rapist. Aérienne, de cadence rachitique mais qui s’enracine, elle vire psyché mais attention gros, dans le crooner nacré de sons flottants! Cette fois-ci, aussi, la création fait sensation. Merci à toi, Replica Nova! Tes rééditions remettent la cabane au milieu du jardin…et la zik underground à dispo de tous ou tout au moins, des plus avertis. Synthwave, no-wave, explorateur et malgré ses méandres, accessible à qui s’est exercé, Scorpion Violente nous est indispensable. The Rapist s’étend par ailleurs sur onze minutes et des poussières, ce qui lui permet l’ancrage dans nos esprits. Définitivement. Greasy Smile, à l’heure de conclure, respirant -asthmatiquement, maladivement, de manière syncopée- une électro de tout là-haut, perchée, au chant qui incite au Suicide. Lugubre, entouré d’effluves répétées. A ne pas manquer, lecteur, lectrice, The Rapist chassera ta peine et décrira tes jours au plus près de leur vérité.