Side-project de Mika, chanteur chez Schlaasss, Chantal Morte ou encore Lèche Moi (que de réjouissances!), La Heimlich signe un premier EP, qu’il affuble du nom de Billie. Ses trois titres, dans une électro de nuit, froide et darkement envoûtante, quittent le cadre. Ses bruits, dès l’introductif Darling Pepper et ses neuf minutes passées de trip définitif, malsainent les esprits. Encarts tribaux, trouées free-jazz démentes, syncopes de depuis la jungle produisent un effet monstre. Le chant, décalé, insuffle là une louchée de folie en plus. A mon niveau, ça prend directo. Le genre de titre qu’on laisse, sans résister, nous faire sombrer. La Heimlich, bien plus performant que l’A.S.S.E., vient de Saint-Etienne. Dans le Forez, quelque part entre les usines. Halleluia, pas très catholique, insidieux, se déploie avec une pénétrante lenteur. On dirait, dans le chant, un Nick Cave option venimeuse, caverneux et déjanté.
Sans hâte le morceau, à son tour, sème la déraison. On entend, encore, des sons déviants. C’est de plus au delà des six-cents secondes, rouillées, grinçantes, que la divine maladie se propage. Les deux chants se rejoignent, tout bonnement tarés. L’auditeur a sa dose, aussi léthale que vitale. Amen se charge alors et enfin de lui percuter le bulbe pour une dernière fois. De textes douloureux en vagues de notes célestes, dans un climat angoissant et agité. Parfait. Ca sort chez Atypeek, en toute logique, puisque ça l’est de bout en bout. Ca peut s’écouter, et s’acquérir, ICI. Amen!