Après deux eps et des dates de premier choix, avec Ride ou encore pour la version parisienne du Lollapalooza, Cosmopaark « from Bordeaux » fait resplendir son shoegaze sur un album entier. Nommé and I can’t breathe enough, -il a en effet de quoi couper le souffle-, celui-ci rassemble dix créations dont le niveau justifie, sans conteste, la sûre avancée du trio. Avec Concrete plans, qui sonne la première charge, une vague dreamy berce avant de bousculer. Parfait. De chants éthérés en flux noisy marqués du sceau 90’s qui finissent en crue totale, Cosmopaark démarre dans le probant. Haunted house, doucereux d’abord, pop mais griffu, puis cadencé à souhait, se montre tout aussi concluant. J’en profite pour glisser, avant de l’oublier, qu’un live est prévu dans ma ville, le 4 février qui se profile, à la Taverne Elektrik. Venez, mais avant ça enfournez-vous ce Suffocating céleste, dont le second volet fait dans le massif aux guitares boursoufflées sans se déparer de ses penchants au ciel. On sait comment faire, chez Cosmopaark, pour amourer l’écoutant. Far, également pesant et « là-haut » à la fois, le confirme. De Cosmopaark, on aimera tout. Et tout le temps.
Pour cela Sorry, dans une veine finaude qui lentement voit le jour, attire pareillement. Clément Pelofy on guitars, vocals and synths; Baptiste Sauvion on drums and percussion; Rémi Lemoine on bass, vocals and synths; voilà les noms des trois fauteurs de trouble qui ici, assurent notre bien-être shoegazifiant. Can’t Wait, d’ailleurs, m’évoque immédiatement MBV. C’est du millésimé frère, quitte ta tour et coiffe ton casque! Cosmopaark, talentueux, va t’emporter. Can’t wait, sur sa fin, allie orage de fond et notes claires, presque post-rock mais quand même pas (et tant mieux!). Alors que Big boy, entre les clouds mais rythmé, hisse l’opus plus haut encore. Voix en sucre-glace, bourrasque des guitares, chaos de la rythmique. L’alliage ajusté. Je ne trouve rien à redire, je vais encore devoir écrire que tout se tient, sans chute. J’en suis heureux, ça signifie que nos scènes ont bonne mine.
Backseat illustre mes dires, par le biais d’une trame flemmarde et bellissime. Sur la fin Not Fixed, au déroulé dans un premier temps peinard itou, alterne vocaux amicaux, une constante sur le disque, et brèves sorties de route. Cosmopaark maîtrise la sienne, son Try terminal nous offre une fin toute en rêverie secouée, charmeuse mais hérissée, du plus bel effet. Dans la fréquence Cosmopaark, bruitiste avec panache, mélodique avec éclat, impose sa maestria. and I can’t breathe enough sort, je tenais pour conclure à le surligner, chez Howlin’ Banana et Flippin’ Freaks où il tiendra, sans aucun doute sur ce point précis, un rang que sa valeur entérine largement.