you.Guru, de Pologne, marie « trance loops » et mélopées psyché, célestes. Son UNtouchable, qui fait suite à Young adult friction, réitère le procédé et parvient, par le biais de ses climats, à retenir l’attention. Il se démarque même, par son genre, ostensiblement. Direct Commotion, première salve, encièle déjà l’auditeur mais simultanément, le percute par son allant. On entend, d’ores et déjà, l’imagination sonique. Même sans chant, l’opus séduit. Ses changements d’humeur, de plus, lui donnent du relief. Sunny Spot in the Black Hole, dans une électro syncopée, traverse lui aussi la galaxie. On se prête, bien volontiers, au voyage impulsé. Celui-ci breake, laisse naviguer ses sons. Wild Telescope, de notes spatiales en coups de tambours, sème une apparente sérénité. Avant, sur une lente montée en intensité, de décocher des volutes acidulées.
you.Guru se place à la marge, soucieux de ne pas se plier. C’est pour ça, aussi, qu’on l’aime. Untouchably Smooth Skin étend la virée, qui demeure songeuse. Quick Feeling lui succède, mélodieux, sans sursauts si ce n’est quelques riffs plus poussés, bienvenus, en sa fin. Artur Maćkowiak – gitara, elektronika; Michał Lutrzykowski – bas et Piotr Waliszewski – perk, pour leur seconde épopée, asseyent leur style. Taxi Galaxy, à l’avant-dernier siège, choisit lui une route plus vive. D’un morceau à l’autre, on varie l’option et la méthode s’enracine.
C’est sur plus de huit minutes un brin kraut, en l’occurrence, que la magie se propage. En toute fin de cosmos et de turbulences Simple Connections, sur ce qu’on penserait être des scratchs, tambourine de manière tribale. Là aussi et pour conclure, ça gigote et ça a de l’allure. Des sons lumineux étayent le titre, qui met donc fin à une traversée aussi nébuleuse qu’enluminée. Laquelle, secouée par des vagues plus rudes, mérite qu’on s’y plonge sans retenue.