Comment tu fais toi, petit jeunot, pour surpasser un premier jet impeccable? Tu galères sévère? Ce n’est rien, il te reste un fiable modèle; Vanilla Blue, lui, maîtrise la recette. Non content de nous avoir gratifiés, il y a un an et surtout pas plus, d’un Dark cities qui me fit, et me fait, rouler plus vite, le combo Stephanois frappe plus fort encore, à quatorze reprises, à l’occasion d’un Sweetheart que le défunt Wiz aurait applaudi. Et pas que lui. On parle en effet, dans la bio du clan, de Mega City Four et reconnaissons-le, le brio de ces derniers est ici égalé. Plus fort, plus pénétrant, plus tout, Sweeetheart est joué avec le coeur, oui, mais aussi avec les tripes (Panic (feat Jerry A), torpille totale). Il regorge de titres forts, pop, punk, hardcore aussi, un ptit peu, et nous fait du gringue dès qu’il démarre. Il faut dire et préciser que Albuzy wings, rapide, très Tranzophobia, décoche une frappe précise. Pagan crap l’imite, aussi mélodieux que vigoureux. Il fait des heureux, My precious friends se fera lui des amis. Sweetheart fédère, d’airs avenants en rythmes appuyés. Theme, moins ardent, n’en est pas moins intéressant. Et pourtant, ce n’est qu’un Theme. trop bref, certes. Je l’aurais, pour ma part, développé.
Ca importe peu, Out of time et sa pop enflammée prend le relai et ma foi, il fait foi. Le chant narratif du début de The gift, son allant poppy, ses notes finaudes mais alertes, son refrain simple et décisif, sa tchatche nourrie: tout ça fait loi. Vanilla Blue l’emporte, son disque à sortir chez Twenty Something dévoile aussi un You got to live à nu, dans un premier temps, qui ensuite montre les poings. Et marque des points. Lyrique mais fiévreux, l’album flirte avec la perfection. Eternal sunset galope, sans qu’on puisse l’arrêter. Hüsker Dü en ligne de mire, entre autres sources digérées. Again and again, histoire de valider. Là aussi, un assaut bien senti. Guitares qui mettent en joie, mélopées brulantes. Ca joue avec entrain, avec la portée de ceux dont la route est déjà longue. On y trouve, énième merveille, An empty seat et sa fulgurance punky. Notez bien, et ça vous persuadera d’autant plus, que le vinyle de l’opus se double d’un cd incluant la quasi intégralité des morceaux de Dark cities en live.
Si tu résistes encore, je n’ai plus d’arguments… Ah mais si, mille fois si! Panic, cité et distingué plus haut, joue aux quilles avec l’auditoire. Direct, transperçant. Half of us l’est aussi, mais de manière moins frontale. Pop et rock, riffeur et Posies, il assied Sweetheart. Le titre éponyme le fait à son tour scintiller, dans l’alliage de force et de ritournelles qui forge la renommée indé de Vanilla Blue. Darker than blue, dernière bûchette de ce copieux festin, s’amorçant dans une veine bridée qui finit par poser un mid-tempo sulfureux mais aussi amical, à la lisière de la surexcellence. Je ne parle là que du cd, le vinyle offrant la jolie surprise mentionnées plus haut. Raison de plus, bien peu me contrediront, pour s’offrir ce Sweetheart à l’allure de pétulante confirmation.