WINTERMUTE is Wolf City and Innocent but GUILTY. Déjà quand tu lis ça, sur eul’Bandcamp des deux zozos, tu te dis « Ayé, ça va partir en couilles direct! ». Pas manqué, la paire addicte aux champs sonores indéfrichés -indé-frichés aussi, si tu veux, ou encore indé-chiffrés- se la raconte sur pas moins de onze histoires où les guitares se font silex et où les climats se malsainent, retenant l’attention et amenant la tension à son paroxysme. Tu mets les pieds, pour débuter, dans un Sick boat. Ca s’annonce bien! Le bateau dubbe, putain on dirait Ravachols 2.0 de chez ma ville si si j’te jure frère! Bon en fait, ça se définit pas. Ca s’écoute, à l’affut des détails. Le titre s’étend sur huit minutes et plus, entre motifs de là-haut et grattes plutôt dures. Planerie et secousses quoi. Ca me va, BULLET ISLAND BLUES expérimente, semble un peu ivre et brumeux. Sonorités psyché, syncopes dub, là encore guitares en flammes. Scories presque hip-hop, effluves rouillées. Z’ont tout pour plaire, les Wintermute. Ils font du bruit, cherchent, se cherchent et nous trouvent. On s’ennuie pas, chez certains expérimentation peut rimer avec ennui mais là, que nenni Ninie! FUNERAL FOR LEE PERRY m’enfume, bordel y z’ont fumé ou quoi? En tout cas, ça les inspire. Riffs chanmé, atmosphère à nouveau chopante. Pas de chant mais pour le coup, nul besoin. On attrape quand même, au vol, quelques bribes de voix. Ca contribue à l’effet, grandissant, de l’objet.
D’ailleurs -vraiment d’ailleurs, j’insiste- EMBARGO, au gré de flux indus grisés, bifurque à son tour. Hybride, Summersnitch déroute. Il trippe, dubbe dans la récurrence mais sans s’en tenir, loin de là, à cette seule mouvance. KEYRIDER se hache, se breake, inclassable. Et inclassé, mais avec pas mal de classe. Et de la crasse, mais classe. Bon bref. LA PESTE, opaque, massive. Fallait s’en douter. A trop errer, on chope des merdes comme dirait l’ancien! Sauf que là, la maladie se vit bien. Elle purge, elle urge aussi. Les six cordes, décidément, donnent du manche. Ca s’élague un peu, le ciel reste toutefois chargé. SUMMERSNITCH, éponyme, hausse le rythme. Je tournoie sur mon fauteuil, de scribe et de bureau, parce que je kiffe grave. Ca gazouille pas trop, en même temps le quotidien n’y incite que fort peu. En plus les deux comparses le passent à créer ou gérer du son alors bon, imagine un peu l’abattement que ça peut induire! Pour se distraire, ils talochent un MOMA AND POPA WERE HIPPIES jouissif, sur cadence hip-hop mais si écoute bien! Le résultat, d’après mon constat, nage au dessus du tas. Et bien entendu, ne se laisse pas lassoter. Attraper au lasso, quoi. Enfin tu peux pas le dompter.
Ca crée à tout-va, anyway Wintermute n’a que ça à faire alors il en fait son affaire. La dynamique se coupe, repart, entre deux on est resté en phase because ça vaut le coup. Summersnitch est dur à chroniquer, dur à écouter pour celui qui n’ose pas l’audace. CEREMONY ondule, nous impose l’ailleurs. Psyché, perché. SWAMP THING s’appuie sur des notes claires, traverse le ciel, y fait des bonds, entre balade peinarde et soubresauts nourris. Courage voisin(s), c’est presque la fin! UNDERSTATEMENT, porté par des sons inédits, te fait osciller une dernière fois sans livrer son genre. C’est chez FOOLISH RECORDS, jolie boulangerie, que la galette sort du four. Vas-y faire un tour, outre ce Summersnitch qualiteux tu y dégoteras de quoi te rassasier. J’ai terminé, d’écrire mais pas d’écouter puisqu’à la suite de modeste écrit m’attendent les excellents The Photocopies, dans un registre différent, nettement plus abordable mais tout aussi profitable.