Déjà adoré pour son Ondas tribales désorientant, de génie pur, le duo synth-wave italo-catalan composé de Silvia Konstance Constan et Víktor Lux Crux revient avec Toda la mentira sobre Dame Area, d’une EBM survoltée et survoltante, mais pas seulement. Un EP est paru entre les 2 LP’s, il amorçait parait-il ce changement mais bêtement, je l’ai laissé passer. Qu’à cela ne tienne, le plaisir est vif et subversif quand résonne dans mon logement ces huit morceaux agités, que le chant de fille fait mutiner. Innamorata del tuo Controllo, bastonneur, criblé de stridences sombres, débute magistralement. Sons des cieux, approche martiale et volutes addictives, sur vocaux dont on s’entiche. Zéro compromission, on est là dans le son du tunnel. Tempio senza Luce régale « tout pareil », fonceur, en gimmicks imparables qui conduisent le vaisseau. Le rythme est marqué, vivace. La Dame est sensuelle, encanaillée. Rendu parfait, et qui plus est cadencé. Elle débite, sans retenue. Je me range, sans conditions, à Toda la mentira sobre Dame Area.
Quelques boucles plus loin Hasta el fin, entre ciel et percus audibles, s’élève. Lui aussi est alerte, définitivement accrocheur. C’est sans délai que le disque, sans défauts, nous contraint à l’aimer. J’attaque la review avec retard, ça ne me rend que plus enthousiaste encore. Danza dell’Equilibrio fait surgir des loopings, l’avion va crasher. Au lieu de ça, c’est une poussée d’électro psyché et vaporeuse qui se présente. On lui greffe, belle idée, des sons acidulés, un brin indus. Dame Area a de l’imagination, il stimule la notre et pousse nos corps à se mouvoir. La Nueva Era s’impose également, l’évidence de l’alliance entre homme et femme, entre voix et instrumentation, s’y confirme. Le synthé domine, ça ne gâche en rien la valeur conséquente de la galette qui sort chez B.F.E Records, structure à visiter évidemment. Vivo e Credo, néanmoins, nous ramène avant tout et dans une fulgurance dark, à l’opus en présence.
Photos Titouan Massé
Ca groove, l’auditeur se laisse absorber par une récurrence de sons remuants, trippants, bien trouvés. Bonheur donc, redoublé. C’est de plus sur six minutes, salies comme perchées, que la chanson fait effet. Quando mi dicevi, beaucoup plus bref, en veut à la psyché. Vrillé, taré, il se fait psychiatrique. Mazette, on n’en ressort pas indemne! A sa suite et pour finir A volte sembra stia per finire, davantage soutenu, couple flux sonores nourris et cadence à nouveau insistante. Les notes, là encore, emprisonnent. C’est captif -de ces sons, de ces titres, de ces élans- que l’on devient, aguiché sans résistance possible par une série de compositions dignes d’un duo qui de sortie en sortie, part se nicher dans les sphères de mouvances qu’il transcende sans discontinuer.