Izzy & The Black Trees avait déjà enflammé le dancefloor avec Trust no one, premier LP taillé dans un rock saignant. Toujours aussi offensif, le quatuor emmené par la sémillante Izabela Izzy Rekowska nous revient avec Revolution Comes in Waves. Un disque aux dix morceaux délibérément juteux, le tout premier dans des teintes garage/noise pour amorcer de la meilleure des manières (I Can’t Breathe) un ouvrage consistant au possible. Ca riffe dru d’emblée, le dame se félinise et son gang taille dans la couenne. L’excellence, de suite. Liberate, post-punk, y allant ensuite de sa virulence sans appel. Izzy and the Black Trees sait faire, il nous le rappelle ici avec l’aplomb que son talent permet. Urgent, il se fait rentre-dedans. Devil on the Run, plus massif avant de se délier, étire son champ d’action avec succès. On se rend bien compte que la clique, quelle que soit l’option voulue, torche d’imparables roquettes.
Au quatrième rang National Tragedy, après un début retenu, se fend d’envolées plus crues. Il conserve, malgré cela, ses airs climatiques. Comme dit plus haut Izzy and the Black Trees, varié sans trahir son rock, ne rate pas la cible. Break Into My Body, dans une étoffe pop urgente et appuyée, le dote d’une nouvelle bonne note. Il s’enrage, sent le soufre et s’intensifie. Je pense là, pour évoquer un projet hexagonal, aux excellents Parlor Snakes. L’élément féminin en commun, Izzy and the Black Trees fait parler la poudre. Break Into My Body griffe maintenant, ouvertement.
Après lui Petty Crimes, à la finesse ombrageuse, revêt un arrière-plan qui pourrait vriller. Il excelle, à l’image de tout le reste. C’est chez Antena Krzyku que sort l’album, là aussi on a affaire à du solide. Petty Crimes se saccade, rageusement. Visions fait sonner le tonnerre, pour commencer. De gros éclairs guitaristiques, mais aussi rythmiques, qui accouchent d’un rock teigneux. Et, dans le chant, mutin, féminin jusqu’à la séduction. Revolution Comes in Waves s’écoute fort, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Kick Out the Damned, sortie de route bien wild, se place dans les possibles standards futurs.
Photos Lukasz Lukasiewicz.
La formation de Poznań, c’est évident, envoie tout valser. Love’s In Crisis danse sous sa basse, se faisant doucereux mais aussi animé. Joliment chanté, il laisse entrevoir un sans-faute et délivre un second volet sous tension orageuse. Candy, en toute fin de route, balourdant 36 secondes de punk-rock pur jus, lancé à toute berzingue, en conclusion d’une galette que dès demain, c’est décidé, j’emmènerai jusque dans mon bureau d’éduc’ afin de parfaire mon début de semaine et par conséquent, ma fin d’année 2022.