En avril dernier Larme Blanche, en plein Egotripes, plantait une banderille viciée, amère et percutante, marquante au plus haut point. Pour la Noël le gonze, surtout pas calmé, nous revient avec un Suicide Collectif qui je vous l’assure, ne laissera personne indemne. Ni vivant, surtout pas d’ailleurs! T’as vu l’époque toi? Autant s’immoler, au son par exemple d’un inédit trépidant intitulé Suicide collectif, donc éponyme, qui en synth-punk façon Marseillaise majeur levé, se permet d’égaler avec une certaine insolence les cadors de la mouvance. Le verbe reste abrupt, sans pétales. Larme Banche dérive, nous avec et ce, avec bonheur puisque je vous le rappelle, il s’agit là d’un Suicide Collectif. Le drapeau brule, la nation part en vrille. Voilà un hymne, révolté, qui d’entrée de jeu nous immerge dans le game. Le Poing Et La Chaîne (Remaster 2022), en seconde position, se fait martial et indus, se syncope ensuite plus « légèrement », gagnant lui aussi nos accords.
Larme Blanche tranche, dans le vif de percus qui me rappellent les Young Gods bien givrés du génial premier opus. Le bazar se fait spatial, tout en restant froid et pessimiste. Loin des chemins balisés, l’artiste ne suit que sa propre piste. Celle-ci fait étape à Blasphème (Remix de la mort by HIV+), tuerie aux sonorités sèches et célestes, insistantes, des cieux mais dans le frontal. Tout est réussite, bon en même temps au vu des protagonistes on est largement en droit d’exiger du solide. Il nous blasphèment, allègrement si je puis dire, au gré de voix mêlées. Ils nous renient, aussi, et nous répudient. Trop bon. Ca cingle, le rythme cogne. On dévie, on dé-vit itou. Et on le vit bien. Le rendu, irréprochable, se fend ensuite d’un Bravoure (Extended Remix by Manufactura) au delà des sept minutes, tchatche nourrie en bandoulière. Brumeux, rouillé, imparable. En vagues aux humeurs variables, dans une relecture d’un réel apport. Le track s’acidifie, à l’image de nos vies. Suicide Collectif, cher lecteur, et tu ferais bien d’en être. L’opus sort ici, moins couteux que ta blafarde loupiote.
Barricade (Stalincrack alternate mix), entre envol et stridences qui une fois de plus m’évoquent les Jeunes Dieux helvètes (excusez-moi la récurrence des références), se déploie avec paresse et dans l’indélébile. Larme Blanche, après écoute, tu t’en souviens. En bien, et pas pour rien. Le gars n’est pas chien, il nous livre pour finir -sans faillir- Suicide Collectif (Synthbass Discothèque Remix by HIV+, il est partout çui-là!) où l’hymne de la patrie au goût de merde en prend pour son grade, se dégrade, reste en rade. A l’inverse de Larme Blanche qui d’un EP inattendu, accompli et somme toute bien rempli, clôture une année synonyme pour lui de qualité élevée autant que d’inspiration dans ses déflagrations. Je vous mets-ci dessus le clip du morceau « Le chant du loup« , histoire de faire bonne mesure et dans le but de surligner, dans le même mouvement, l’impact imagé du bonhomme.