Déjà en vue avec Almost transparent blue, en 2017, Björn Magnusson revient avec Nightclub Music & Ethereal Faith, pétri dans la même classe, au ton vocal à la Bowie/Reed. On y déniche douze pépites toutes en beauté, ornées ici par le sax, là-bas d’un piano, dont on note la flamboyance tant chantée que jouée. Le titre éponyme joue pour lancer la fête un jazz errant, à la longue introduction. Il n’est d’ailleurs qu’introductif, plantant une ambiance que Hospital Dreams fait plus griffue. Un rock retenu mais soutenu, aux jolis choeurs. Je lui dis oui, encore plus quand le saxo le nappe. Just Like Lightning en bénéficie aussi et à son tour, saccadé, pour aboutir à la même qualité. Puis New York Weather, dans une veine qui n’est pas sans m’évoquer le…New York du père Reed, valide la portée d’un disque aux influences que l’on perçoit, certes, parfois, mais qui les honore de A à Z. Ceci en portant, avec brillance, la marque de son créateur. Chinatown la fait d’ailleurs scintiller, dans une étoffe légère mais de marque. L’instant suivant Magnusson, reconnaissant, fait péter le clin d’oeil à Suicide. Ghost Rider, niché dans des atours au venin classieux et insidieux. Une relecture immensément personnelle, d’un réel apport à celle d’origine, mythique.
Nightclub Music & Ethereal Faith se montre prenant, dressant un univers dans lequel on se cloître. A Masquerade, the Eternal Jive souffle une trame à nouveau bien mise, assez vive, qui en renforce le charme. A la moitié de l’opus on lui accorde, déjà, toutes nos faveurs. Apocalypse Boogie, bourru, rock, lui confère du piquant. Sans fautes, l’ouvrage est donc divers, mais d’une cohérence à toute épreuve. Hope Lights mord, lui aussi, dans le brio. S’enchainent, attractives, les compositions accomplies. Separation Blues se folke, se dépare de tout abord offensif. Il est à nu, ou presque. Et, c’est ici une constante, décoré avec inspiration. C’est dans l’excellence que Nightclub Music & Ethereal Faith se déploie, livrant ce Amsterdam Ave au climat tout aussi enveloppant, un brin expérimental. L’artiste s’y distingue, savant dans l’ornement, mesuré, imposant patine et qualité à ne pas nier, fourrée dans le haut du panier. Everybody’s Got Something, de trainées de sax en relief vocal fatal, écorché autant que présentable, s’en venant parachever un deuxième jet aussi notable que le tout premier.