Sorti en 1984 sur Les Disques du Soleil et de l’Acier (label culte de Gérard N’Guyen), l’Anyway d’Oto, groupe alors formé par Farid Dahlab et Pascal Hubert (auxquels de joindra vite, et ensuite, François Rousseau), ressort en ce mois de décembre par le biais de l’indispensable Replica Nova (sous-branche de Replica Records). On y trouve, avec contentement, trois morceaux entre synthétique froid et traces indus, qui sans attendre produisent l’effet escompté. L’éponyme Anyway s’occupe pour débuter de notre cas, grinçant et bien cold. Avec, au delà de tout ça, un côté synth-pop qui n’est pas pour déplaire. On est là dans du simple bien ficelé, entrainant, auquel on accorde nos votes. Doté d’un parfum 80’s et late 70’s bien digéré Oto, à l’existence brève, aura malgré ça marqué notre scène. Insistants, ses morceaux s’enfoncent dans le cortex. S’il ralentit le rythme Bats, givré, trace une ornière indélébile. De voix presque funky (si si), en vagues venteuses, il se syncope, laisse filtrer des sons fluets.
C’est alors plié, l’affaire est dans le sac, l’assemblée en a pour son blé. Les guitares carillonnent, cold, un peu mélodiques aussi mais quand même vrillées. Excellent. C’est toutefois court tout ça, la frustration s’installerait si la galette n’était pas tant concluante. Heureusement Bad Boy, d’une veine post-punk fantaisiste dont ressortent des touches 80’s, s’en vient balayer nos regrets. En trois titres, Oto parcourt un spectre varié, sans aucun temps creux. Et puis le vinyle est beau, la ressortie forcément approuvée. Nancéen tout comme Kas Product, dont il tutoie la valeur, Oto se rappelle à nos -bons- souvenirs par ces trois compositions valeureuses, à s’envoyer au mépris de toute idée de modération.