L’ASCA me manquait, depuis des mois je ne l’avais plus fréquenté. Le retrouver avec à l’affiche Burning Heads, déjà vus 4 fois je crois, dans diverses contrées, fut donc un plaisir total. Et frontal. Depuis leur Dive je suis les orléanais, à la longévité exemplaire tant sur scène que sur disque, à la trace. A la qualité, aussi, d’une constance remarquable au point que j’ai fait péter, il y a quelques mois, l’achat de leur disco entière sur Bandcamp, pour la dérisoire somme de…15 euros. Vous feriez bien de m’imiter mais l’article ici élaboré m’amène avant toute chose à célébrer leur live du soir, jubilatoire, émaillé qui plus est de mes titres fétiche comme Break me down, Reaction et What I want, tirés du Dive cité plus haut, le superbe et hymnesque Whole life, issu de Bad time for human kind, ou encore Swindle. Je les connais par coeur; je les ai chantés à tue-tête lors du set, suscitant le sourire entendu de JB qui tient la basse. Mais tout ça me fait oublier qu’en ouverture se distingua Stop Giving Power, de ma ville d’Amiens, au registre gueulard entre punk-rock, trouées trashy et pointes hardcore. J’ai même pensé, parfois, à Biohazard. Le répertoire est donc large, sans s’y perdre. Guitares puissantes, rythme bulldozer, chant sans sagesse enfantent un entrée en matière qui passe à l’énergie mais aussi, soulignons-le, par la valeur de ses titres. Nous reviendrons, messieurs!
Stop Giving Power.
Parallèlement à cela j’ai le bonheur de croiser les éternels Vince et Fil, piliers de l’ASCA. Eloïse, au bar, qui me fait le plaisir de me rappeler son invitation à la soirée bénévoles du 14 de ce mois. Mais aussi nombre de musiciens Samariens, dont ceux de Diabolo Watts. On est, un peu, dans l’entre-soi. Celui du rock, depuis longtemps plébiscité. Dans le public un groupe de jeunes, visiblement lycéens d’ici, qui trippent sévère. Mon objectif se pose, longuement, sur l’une d’entre eux. La lumière l’éclaire, je déclenche. Le rendu me plait, elle l’a aujourd’hui en sa possession. Le live, c’est du partage. J’attrape, aussi, les facéties du sieur Matifat, des Swinging Dice, qui entre autres fantaisies s’offrira un stage diving. La soirée est parfaite, à l’entracte j’e m’envoie une Primus avec Xavier qui comme moi, shoote les sets du secteur. Cyril « de la Citadelle », fan de punk-rock, apparait alors. On est vraiment, ici, à la maison. Je suis de plus accompagné, ce vendredi, de deux autres zicos amienois depuis belle lurette à l’oeuvre. Mon houblon à peine engoulé, Vince me hèle » Ca commence Will »! ». Je me suis laissé griser, je descends quatre à quatre (enfin je crois) les marches de l’ASCA. Les Burning viennent en effet de débuter. D’emblée, ça joue pied au plancher et les morceaux de valeur s’empilent. Presque trente, crois-je, en tout. Au vu de la collection du clan, on ne s’en étonne pas. Puissante mais aussi mélodique, varié -on y passe, sans incohérence aucune, du punk-rock au reggae en flirtant avec le hardcore mélodique et même, sur certains morceaux, des hymnes pop échevelés-, la prestation remet la cabane au milieu du jardin. Je nage dans la joie, continuant à viser, aussi, l’assemblée. Elle aussi, ça se voit, en a pour son flouze. Quand on aime, de toute façon….
Burning Heads.
Des souvenirs me reviennent. Les 90’s, ma découverte du groupe. Et tout du long, après ça, un plein coffre d’opus parfaits. Jusqu’à ce Torches of freedom lui aussi sans défauts, dernière sortie en date. Des lives percutants, à l’instar de celui qui ce soir enflamme son monde. J’arpente la salle, je trouve des angles, je peine à me modérer car quand le concert me transporte, l’image se fait plus forte. A la toute fin on aura même In my head, du tout premier disque, que BH concède ne jouer que très peu. On est gâté et putain (pardon..), je m’en souviendrai! Gigi pirate et Pop a pill, entre autres, ou encore le gicleur Time’s up (« Get outta bed and start to run, another morning ain’t no fun », me revoilà chantant), accroissent mon ressenti. JB saute, comme de coutume. Je parviens, exploit mémorable, à capturer l’une de ses figures. Phil, de retour, signe avec son collègue « gratteux » -présent, lui, depuis les premiers jours et sans discontinuer- des interventions notables et sans supercherie. Thomas tient les futs avec charisme et expérience et Fra, au micro, nous gratifie d’une flopée de mimiques que je chope avec autant d’empressement que pour les acrobaties de JB. Aussi juteux qu’à leurs sorties initiales, les Burning enfournent un live intense, véloce et servi par des titres majeurs. Rappel(s) à la pelle, histoire de marquer le déjà marquant. Le brio et le vécu du quintette ont une fois de plus fait la différence, à tel point qu’on se prendrait à croire que ces gars-là ne vieillissent pas tant le gig de Beauvais fut concluant et de haute volée.
Burning Heads.
Photos Will Dum.