Déjà persuasif ICI le duo Follow me Not, que j’allais aussi interviewer dans la foulée, continue à cheminer sûrement, ici post-punk, là-bas cold, en nous offrant pour le coup un Away qui s’il sortit à la base en mai de cette année, se voit doté d’une version vinyle parue, de son côté, le 11 novembre dernier. Les Bretons, de leurs déclinaisons de tons de gris, nous y troussent dix titres à leur mesure, qu’ils lancent à l’aide d’un Fire cold à souhait, un brin Pornography, un tantinet Disintegration, finement rude. Une première réussite, écorchée, suivie d’une flopée d’autres. Qui se suivent sans forcément se ressembler, avec pour dénominateur commun leur qualité d’époque. La basse, grasse, termine l’entrée en matière et Everytime la remet en scène, froid, en second standard d’une suite qui ne fait pas prendre la fuite. Le son est dark, le vécu des deux complices (Nicolas Guerroué-voice, guitar, programming et Mik Chevalier-bass, programming) leur permet de se hisser, encore une fois, très haut dans la hiérarchie d’ici et des environs.
Pour cela Far away, en fulgurance boite à rythmée sur fond de traces folky, insuffle de mémorables mélodies. Follow Me Not peaufine ses airs, ça lui confère beauté et brillance. Une touche de mélancolie, aussi, borde ses créations. To Love Again, rythme sec et basse à nouveau 3du frigo » dans la trombine, allie guitares et synthés, totalement complémentaires. C’est presque de la pop, déviante, entrainante, que la paire nous joue là. Mais froidement, dans le tourment. Et ça prend. A sa manière, sans qu’on puisse le comparer car pour lui son ancienneté parle, Follow Me Not marque des points et n’en finit plus de séduire. Son disque sort pour le coup et entre autres chez French Wine Records et ça, ça mérite un bon godet. 100% independant certified, gros! Waterfall et sa subtilité toute en vivacité sème son (re)sentiment. A chaque effort, on se prend au jeu.
Plus loin We Don’t Know, électo-cold bien grondante, fuse et saigne. C’est vers les frères Reid, ici, que l’on lorgne. Mais ça reste, délibérément, du Follow me Not. Glasgow Smile prend la suite, entre motifs ténus et atours cold. L’amoureux des mélodies y trouvera, sans nul doute, son compte. Le taré des zébrures, idem. L’aficionado des glaçages maison, tout autant. Voilà un must, affublé d’un Things we lost coRdé avec doigté. Doucereux, attachant comme jamais. Et de terme noisy, bien torché. On en vient alors, croit-on, à la fin de la fête. On s’apprête à represser le Play, histoire d’en tirer derechef profit.
Mais à ce moment Extra Track (on CD Only) : Mind Control déboule vivement, non sans finesse toutefois? pour porter le coup de grâce. Avec classe, il tabasse. Follow Me Not n’usurperait certainement pas, eu égard à son parcours exemplaire, une reconnaissance étendue. Il s’en moque, peut-être, un peu. C’est dans lE globe indé qu’on le reconnait et Extra Track (on CD Only) : In My Dreams I Smile, plus lent et climatique que le reste, mais tout aussi addictif, lui met fin dans la parfaite lignée du groupe, capable de tenir modestement tête aux pointures d’une mouvance dont il tient la barre avec maîtrise et unité.