Trio de Montréal, exclusivement féminin et ça fait le plus grand bien car rappelons-le, le rock n’est pas l’apanage du bonhomme, Les Shirley paraphe avec ce More is More un album entre mélodies pop, jus punk et traces grungy voire rock’n’roll. Le type de galette « que quand tu l’écoutes », tu en chantes tous les titres ou pas loin, bien vite. Appelées à jouer, prochainement, aux mythiques Bars en Trans, Raphaëlle Chouinard (Voix; Guitare), Sarah Dion (Basse) et Lisandre Bourdages (Batterie), qui participent par ailleurs à moults projets en leurs terres, font preuve de brio et de constance, arrosant leurs compositions de choeurs sucrés (Cold turkey) et de notes qu’on garde en tête, puisqu’entêtantes elles sont. Bon assez palabré, It’s time là! On débute avec la ferveur d’une roquette de lancement qui flirte avec la vitamine d’un glam affuté. C’est tranchant et mélodique à la fois, serait-ce un tube? Oh bah…disons-le tout net, ça casse la casbah! American Boy suit, il parait d’abord plus doux. On dira, plutôt, aigre-doux et comme l’autre, assez irrésistible. Les Shirley ne faillissent pas, enchainant les délices comme à 5 ans, j’empilais les Lego. Et nous voilà, en guise de troisième livraison, avec un Random Call rock pas moins concluant. Dans un spectre pop-rock étendu et maîtrisé, les dames s’illustrent.
Quelques riffs plus loin Get a Grip, synthés d’étoiles en prime, lourde une sorte d’électro-pop griffue, de nature à confirmer la portée de More is More. Do it Again, qui fait suite au Cold Turkey mentionné plus haut, gicle mélodiquement mais avec, dans sa besace, une énergie rock estimable et comme souvent, des sons bien trouvés. Hands On The Wheel arrive, plus mid-tempo, fuzzy, pour enfoncer le clou. Jamais figé, le disque offre aussi ce Nothing Compares entre riffs crus et motifs plus bridés. Et vous savez quoi? Ca fonctionne sans peiner! L’unisson des vocaux, également, fait son effet. Les Shirley performe, dérape dans le son, pousse ses instrus dans le rouge. Sayonara, poppy et alerte, met son grain de sel. Simple et efficace, More is More rappelle, et c’est bonnard, les 90’s parfois. No Tomorrow, pop-punk aux sonorités à nouveau squatte-cerveau, en lance la dernière ligne droite avec brillance. Et vigueur. Enfin On and On, d’une amorce feutrée, s’en tient à cette tendance…avant de riffer avec ardeur et, pour sa fin, de livrer une envolée puissamment mélodieuse. More is More étant, vous l’aurez à travers ces lignes saisi, une galette à s’envoyer volume à bloc, fredonnable en toutes circonstances.
Photos Stéphanie Dinsdale/Camille Gladu Drouin