Go Public!, surtout pas grand public mais à faire connaître publiquement, se compose, tenez-vous bien fans de l’indé franco-lyonnais, des membres suivants: Salim Zouaraa (ex-Sixpack, ex-Wei-Ji, ex-Busyman) au chant et aux compositions; Varou Jan (ex-Condense, actuel Le Peuple de l’Herbe) aux guitares; Hugo Maimone (ex-Parkinson Square, ex-Garlic Frog Diet, Dot Dash!) à la batterie et Thibault Gillard (ex-Not Scientists, Slaughter & The Dogs) à la basse. Excusez du peu! Line-up de vétérans imprenables, tous shootés aux mélodies punk teintées de pop et jouées, de préférence, dans le speed et de manière non rance. J’en veux pour preuve ce Between Nowhere and Goodbye à la douzaine bien saine, qui ne laisse que peu de flou sur sa marchandise. Du millésimé les amis, que la voix typée de Salim race comme il se doit. En rampe de lancement, un 2 old 2 die vivant et vivifiant, riffeur et gicleur. Sans atermoiements. De l’efficace, joué avec entrain. Et ça va durer, ce truc-là, une quarantaine de minutes. De quoi se gaver, au son de guitares qui allument le brasier et d’une section rythmique bien athlétique. All faith lost m’illustre, sous ritournelles fines exécutées vivement. Go Public!, à l’instar de Vanilla Blue, enchaine sans sourciller. Abords à la Hüsker Dü (Snowball), conviction dans la mise en son, dans le jeu aussi, et unisson audible font le job.
Getting late, fonceur, dégomme. L’album tient en une suite qui s’autorise peu de pauses, Caribbean’ 68 et ses instruments chauffés à blanc produit les mêmes dégâts, irrémédiables. fm1 aiguise ses mélodies, les passe au filtre d’un rock sombre et tranchant. Son refrain rassemble, c’est d’une traite qu’on s’envoie le tout. 634269, en riffs crus, en nous s’insinue. Power-pop, punk-rock fougueux mais pas bûcheron, voilà la recette qui élève ses auteurs. L’ingrédient est mesuré, le temps de cuisson connu et ajusté. Blind heart dévoile des guitares magiques. Sheishimheisher fait dans l’ardeur, grattes volubiles dans la gibecière. Go Public! performe et tient la forme, jonche son skeud de notes valables. Dans son élan, il nous entraine. In a park, poppy mais pas poli, rajoute du choco sur la gaufre. Un Between Nowhere and Goodbye, ça se déguste jusqu’à la dernière miette. Et comme ça sort chez Twenty Something, autant dire Nineteen Something puisque l’un découle de l’autre, il va sans dire qu’on évite le pire. Restless kid, asséné, nous le prouve. C’est en haut, au dessus de la mêlée, que résident ces gars-là. A rose in her hair, final tout aussi trépidant, se chargeant de finir dans l’effréné. La vieille garde, une fois encore, montrant de manière magistrale la marche à suivre au gré d’une série inattaquable.