LE MAMØØTH vient de Brest, je le dégote seulement maintenant alors qu’en termes de sorties, il fait gicler le son depuis presque 10 ans déjà. Complètement à la ramasse donc, je rattrape le coup en louant par mon écrit ce disque, enregistré à la Carène, dans cette ville brestoise qui regorge de projets captivants. Ici, garage, synth-punk, tempo échevelé et voix changeantes, ce qui donne du relief (No Preacher, en seconde position de ce Tantrum régalant) assurent une belle issue. C’est parfois, souvent, la cavalcade. Mute, le premier, braille et joue de l’indé aussi subtil -dans le jeu- qu’emporté dans le chant. L’effet, immédiatement, se fait ressentir. Grandmaster, lui, basse à souhait et suit un déroulé qui m’évoque Parquet Courts. Entre autres. Ruades, échappées soniques senties. Ce bétail là, animé par Paul Le Galle (Chant, guitare), Maël Tanguy (Chant, guitare), Thomas Saulay (Basse, choeurs ) et Quentin Gueganton (Batterie, choeurs), passe la sixième (Ordinary et ses envols de synthés), filant tout droit vers l’opus abouti. Lequel s’enchaine, comme aux plus belles heures, en multipliant les bons temps. Et les sorties de route, à tous les niveaux de jeu. Cheap To Run n’est pas en reste, dans son alliage de voix criées et de rythmes ici débridés, là-bas plus pesants. Tout fonctionne, on sent derrière ça l’assurance de gaillards présents depuis des lustres, toujours prompts à débriquer les chaumières.
Conspiracy, sur des riffs au bord du funky, débite presque rap sur le plan vocal. Enfin, je l’entends ainsi. Bon, retenez surtout que lui aussi, sans nul doute, tutoie l’excellence. Il breake, lunaire, avant de se finir bourru. Rat race lui emboite le pas, dans un premier temps psyché. Et le restant, dans une montée qui tout de même, vire au sonique. Bien joué! A l’instar de 36-65-65-65 qui suinte un rock’n’roll garagisant, post-hardcore aussi dirait-on, qui envoie tout valser. Alors que nous, on valse aussi. Vigoureusement. World Famous Butty adopte un ton plus clair, surfy, qui à son tour charme avant, on l’espérait, de se lacérer. Tantrum n’est que réussite(s), on lui trouvera peu ou prou de défauts. Divine, joueur, aux touches sonores bien amenées, hurle dans la prestance. Je me félicite, ce mardi soir, d’être allé traîner sur le Bandcamp d’Araki Records. J’en profite pour noter, notable d’ailleurs, l’appartenance de ce disque à quatre structures fringantes. Indé? Tu m’étonnes Elton! Indétrônables? Tout autant Gaëtan!Human Slug court, basse grasse en avant, refrain joyeux et poppy dans le buffet sur matelas de vigueur punk. Trop bon! Enfin Tantrum, éponyme, est lui un véritable brasier noise, « wak’eun’woll », à l’intensité dévastatrice. Les synthés y dégoulinent, de notre côté nous restons bouche bée devant cette galette de toute première bourre signée LE MAMØØTH.