Chroniqué ici déjà, interviewé là, Vertical revient avec Please Leave Me, porteur de cinq titres à valider. Des morceaux frontaux, énergiques, qui filent entre cold-wave et post-punk. L’essai de la sortie précédente est transformé, de suite Too late ondule dans un vent cold vivifiant. Mélancolique, il est aussi sulfureux. Ses motifs séduisent, sa basse le fait rebondir. Vocalement, on retrouve cette ferveur un brin colérique qui anime Joris Ooghe, leader de la clique de Saint Nazaire. Lequel la réitère quand survient Harrassment, lui aussi rapide, affuté, en second titre fort d’une sacrée couvée. C’est la tempête, en Loire-Atlantique, et nul besoin de t’abriter. Laisse-toi pleuvoir dessus quand bien même le (trop) doucereux Fear, au mitan de l’ep, ramène Vertical à des intentions bien plus amicales.
Photos Jean-Marie Jagu.
Loin d’être négligeable, il ne satisfait toutefois pas ma soif d’écorché. Qu’à cela ne tienne, What you love lui succède en traçant imparablement. Notes fines, vivacité du jeu, refrain qu’on chantera. Que demande le peuple ou plutôt, l’auditeur? Rien de plus, à vrai dire. La différence est faite; ça fait déjà deux fois que le quatuor fait ses preuves, nous allons désormais pouvoir le poser en valeur sûre de nos territoires. Hide’n’seek, sur six minutes à nouveau déferlantes, conclut d’ailleurs dans la bourrasque l’effort, sorti chez Eizer Records. Il brise joliment son élan, pour ensuite se refaire geyser. Réussite intégrale, bourrée d’allant, que ce Please Leave Me qu’en dépit de son intitulé, on a fort peu envie de quitter.