Chez Savana Funk, de Bologne, on trouve Aldo Betto (Guitars), Blake C. S. Franchetto (Bass & Contrabass), Youssef Ait Bouazza (Drums, Vocals on Ayat) et Nicola Peruch (Keyboards). Ces gaillards-là, maîtres d’un funk torride mais aussi dépaysant, aux multiples atours, déposent dans nos oreilles un Ghibli endiablé truffé de titres ondulants, joués avec feeling, qui ne se rejettent surtout pas. Agadir, en pôle position, instaure la première virée. Red Hot des débuts, guitares funky-bluesy grondantes, rythmique qui serpente. On est servi, le morceau frétille, groove jusqu’à la fin des temps. Effluves dub, scories psyché. Ca fait mouche, crois-tu? Mieux que ça, mon colonel! Ca se démarque. Ghibli, éponyme, apporte une finesse syncopée qui elle aussi se prend, imparable. Aérien, en volutes doucement enivrantes. Alors que Elephant, d’une écorce funk sautillante, fusionne comme aux plus belles heures de la mouvance qui le concerne. Dans le même temps, il offre des sons lunaires. Imaginatif, le groupe parvient sans peine à draguer l’assemblée. Ses compositions se hérissent, prennent de la rudesse, sans cesser de se danser. Ganimede, africanisant, sert un jazz-funk soutenu, de choix, à part bien entendu. On prend bonne note, ici et ailleurs, de la valeur de l’instrumentation. De la cohérence d’un ensemble où chacun se met au service de l’équipée.
Au milieu de la savane Lipari, incrusté avec goût, assied une subtilité bienfaisante, un brin spatiale. J’en attends l’incartade, la ruade, qui ne survient pas. Mais tout est OK. Savana Funk s’est forgé une identité qui le crédite, Ayat sur lequel chante son batteur nous joue un rock-fusion une fois de plus enthousiasmant. Les genres se télescopent, la voix amène un penchant presque soul qui sied au rendu. Les guitares s’aiguisent. Les bassins se dérouillent, difficile de ne pas se remuer au son de Savana Funk!
Ghanaba percute, s’emballe, visite le globe en faisant halte ça et là. L’unisson, à nouveau, est évident. La batterie démontre sa dextérité, sur six minutes l’ouvrage prend des virages, trace et déboule, impressionnant l’auditoire en foire. A toi le privé de vacances, Savana Funk délivre un trip dont tu ne te remettras pas. Et c’est bien ça qu’il nous faut. Du nouveau, aux moults idées porteuses. Ifri adopte une approche plus déliée, bluesy, dont la classe lui permet de trouver sa place.
Il n’y a rien ici, de toute les manières, qu’on puisse écarter. Ghibli est un disque sans temps faibles. Sur sa fin Madagascar, qui fuse et griffe sans quitter ses airs mondiaux, y suinte une énergie folle. Il galvanise, il n’est certes pas le seul mais sa vigueur est de celles qui décuplent le contentement. On peut bien finir sur un Boubacar atmosphérique, ce Ghibli sorti chez Garrincha GO GO mérite les honneurs et ravit du début à la fin. Il allie innovation, adresse dans le jeu et unité audible, tout au long d’une série de bien belle facture.