Je le croyais refermé mais le Cercueil de Nicolas Devos et Pénélope Michel, déjà dépositaire d’un excellent Erostrate début 2011, resurgit par la grâce d’un EP présenté ici, donc, et intitulé Bad posture, sans prévenir personne ou presque. Du coup, l’effet de surprise se fait sentir. Et entendre. La paire a signé chez Clivage (Kompromat, Poltergeist): ladite structure sera bien aise d’auditionner, en ouverture de l’objet, un Suchness cold et insistant, vaporeux, que Pénélope fantomise vocalement. Le morceau fend la brume, spatial mais aussi appuyé. On ne doute guère plus, de la complicité de ces deux-là. On est heureux, de renouer avec. La patte Cercueil est là, offerte et intacte, comme aux plus belles heures de leur période faste. Sur près de sept minutes la chanson breake, ralentit, s’assombrit, réaccélère. Sans foirer, vous le savez bien.
L’éponyme Bad posture, de séquences dark répétées, s’insinue lui aussi dans nos déraisons. Obscur et hypnotique, le propos s’apparente à un rêve que le son agite, perturbe, le nacrant de sons trippants. Cercueil n’a rien perdu, son électro nébuleuse impacte ici sans discontinuer. Silent passenger, moins « traçant », se développe lui aussi sur une durée étendue. Il apporte, j’aime moins mais j’aime néanmoins, une touche plus bridée. The run, qui le suit et ferme par la même occasion la marche, renoue avec un tracé vrillé, syncopé mais asséné, que les vocaux cotonnent mais que des sonorités déjantées, à l’inverse, font saigner. Cercueil est de retour, prêt je l’espère à nous jouer plus d’un tour. Bad posture, en ce sens, réveille l’espoir et dote ses concepteurs d’un crédit certain, dans l’attente de lives qui, nous le voulons et le réclamons, raviveront la flamme avec ardeur et torpeur.