J’ai déjà écrit, sur eux, ici. The John-Pauls, texans au rock placé entre allant et mélodies, reviennent avec Bon Mots, très Bon Disque, aux dix morceaux soit mélodieux (O.O.O, chanté par une dame), soit bien plus nerveux (Same dweller, different cave). L’alternance des deux tendances, bien jouée, enfante donc un opus de valeur, sans cesse attirant. L’éponyme Bon mots, féminin dans le chant à l’instar du titre cité un peu plus haut, pose pour débuter sa patine pop, gentiment griffue. A partir de là les chanson de choix vont se succéder, sans aucun creux à l’horizon. Rock’n’roll avec le Same dweller, different cave évoqué en début d’article, les Américains servent ensuite un didn’t i? doucereux-ombrageux magnifique, qui achève de crédibiliser le tout. D’autant que Danny Green, voix masculine dans le buffet, nous ressert après lui un rock teigneux. Irréprochable, Bon Mots fait Bonne Impression. Boxes inside boxes, lo-fi, est certes bref, un peu inachevé, mais tout à fait notable.
Plus loin Denver rainbow, rock et country, consolide le job. A l’écoute le plaisir est grand, le rendu est de plus simple, sans rajouts superflus. Le groupe signe un disque cohérent, dont Kindness et sa dualité vocale accroît sensiblement l’intérêt. Posé, dénudé, le morceau brille. Un peu Vaselines, il précède No names et se pare de parties souillées bien lo-fi. Son « suiveur », de son côté, s’habille d’une vêture pop-rock obscure et flamboyante, dont les excès vocaux et textures sonores rappelleraient Pavement. Ca fait pas d’mal, loin s’en faut. La galette sort chez Aagoo Records, ça aussi ça la crédite. La fin de No names présente des guitares à la Sonic Youth, ère Rather Ripped. Enfin Forgetness, d’allure country/lo-fi épurée, aux sons bien trouvés, assure un terme concluant. On a là tout ce qu’il faut, sans longueur ni accrocs, pour s’assurer nombre d’écoutes poussées.