Il y eut Passive, sorti le jour de l’amour. Premier volet d’une « bilogie » signée JE T’AIME, il précède donc Aggressive qui parait, lui, à l’occasion de la fête des morts. Un opus une fois de plus assez Curien, vocalement, post-punk dans sa dynamique et émaillé de sacrés bons titres. Out Of Sight inaugure la série en faisant bonne figure, synthético-organique, doté d’une mélancolie qui ne rechigne pas à s’enrythmer. Tales Of Despair, de son côté, s’y adonne de manière ouverte. Fonceur, cold, il accroit l’impact du début d’album. Evil Curves, belliqueux et vaporeux, se montre ensuite tout aussi abouti. JE T’AIME sait y faire, sait s’y prendre; de ce fait on s’y laisse prendre. Agressive parcourt une palette attrayante, souvent énergique. Ses accalmies, la plupart du temps, se doublent d’élans vifs forcément bienvenus. Gone Away, d’abord céleste, progresse dans une légèreté qu’on aura vite fait d’entériner. Le timbre de voix, une fois de plus, renvoie à ce spleen qui entre autres ingrédients fait le cachet du trio.
A la moitié d’Aggressive If Only, post-punk filant à la basse ronde, satisfait itou. Quelques traits new-wave, ou électro, ont pour effet de parfaire le registre. Lequel griffe, lâche des spirales de synthés dynamisantes, et délivre ce Winter Lake ondulant sans faiblesses, à l’instar de tout le reste. Aggressive est une réussite, cela va de soi. JE T’AIME a bien vite, depuis ses premiers pas, démontré ses qualités. L’électro trépidante de Kiss The Boys (And Make Them DIE) (feat. Alex Svenson from Then Comes Silence), sertie de guitares bonnardes, en étale une part. La cadence est enlevée, les sonorités bien trouvées. Elbow Beach coupe guitares vrillées, basse grasse et tempo haché. Ca prend, personne n’en doutait.
JE T’AIME, de valeur acquise, trousse de plus une fin d’album elle aussi estimable. Leave Me For Dead est rapide, enthousiasmant. Ses synthés le décorent avec panache et simplicité. Enfin The Last Words Of A Sad & Pathetic Hero, beaucoup plus climatique, susurré, conclut dans une ambiance différente un opus à la portée constante, sans faux-pas, en parfaite extension à son prédécesseur dont nous soulignerons, pour finir, qu’il ne date que de février dernier. JE T’AIME paraphant donc, à quelques petits mois d’intervalle, deux galettes complémentaires et de belle facture.