Ourss – Amiens. Noise guitare – batterie. JaX et Rémi, soit 2 mecs qui rigolent pas trop avec le son brut, désossé, sans fanfaronnade aucune. J’en veux pour preuve ce EP 2 rouillé et souillé, où trois titres pachydermiques pesants comme c’est pas remis, répétés jusqu’à l’obsession, frappés et salis, te rentrent dans le crâne jusqu’à le mettre à mal. C’est d’la zik PSYCHIATRIQUE bébé, un jour peut-être si Umberto le cadre le veut, ils joueront à l’EPSM de la Somme. Ca ne serait que justice, dans cette perspective ils écument les lieux sombres d’Amiens (à ce sujet pointe-toi ici, tu verras les dégâts causés: Set Taverne Elektrik) et sortent des trucs cinglés. EP 2 en est, Ourss 1 l’inaugure en faisant bonne figure bien que sévèrement balafré. Une minute vingt-cinq gaillard, pas plus parce que bon, la zébrure fait déjà son effet. Moi j’aime, c’est indus de par la réitération et un brin Sonic Youth comme quand Moore and Co débrident leurs éternels penchants noisy. Alors j’en veux.
J’en veux oui, et j’en reveux quand Ourss 2 (bordel, quelle imagination! Croéyap’, comme dirait le picardisant), sur près de trois minutes (mais si), riffe et chavire, dérive, cogne et cymbale grave jusqu’à devenir une forme d’expérience. No-wave mais quand même, la vague te déferle dessus. Rien à y faire. Y’a pas de chant, fait ch+++ mais en fait non, ça passe. Je suis un gueulard, t’façon, quand j’entends pas de voix. Quelques fissures plus loin Ourss 3 (mais ce putain de génie dans l’intitulé, j’en suis sur le flanc!), pas plus discipliné, sert des vocaux éructés. Il varie, au contraire des deux autres titres, un peu plus. C’est ma zik, c’est la leur, peut-être pas la tienne si prudent et timoré tu es. C’est Ourss, t’écoutes ou tu t’barres mais soies sûr que nous, on restera à l’écoute de ces deux givrés à la création pas si primaire qu’elle en a l’air, loin s’en faut.