Usé, après Selflic, poursuit dans l’outrecuidance avec Couleur Brique, un opus à l’accueil froid que sept titres catapultent hors les rails. T’as cru quoi gros? Qu’Usé, en gaillard des plus soumis, allait baisser son fute de dix ans d’âge? Qu’il se mettrait, poli et avenant, à conter fleurette et se laisser arrondir? Que nenni couz’, on comprend déjà avec le délire d’ Ok chef! que le propos ne sera pas à l’allégresse. Salves indus rouillées, chant taré et hargneux, c’est un putain d’tube de l’underground, copain! Répété jusqu’à plus soif, il donne le la d’un disque qu’une poignée de sons plus enjoués, si je peux le dire ainsi, sertit. Mais voilà mon Crush, le discours retombe en frontalité mais, syncopé et bien givré d’un point de vue vocal, sur fond de sifflements à la lisière du bonheur, fait lui aussi son effet. Et pas qu’un peu. Heureusement qu’t’es là, mon Nico, pour déflorer la bienséance. Merci mon gars. Tes albums, j’les adore tous, en Chien d’la casse que je suis ou fus. Enfin bon, à côté de certains, ça va, j’me tiens. Crush progresse par séquences réitérées, du coup tu ne peux l’oublier. Un crush, t’façon, ça reste en tête. Dans le meilleur des cas. Je m’attends alors à une bourrinade offensive mais Acétone en Automne, joliet, insuffle beauté et duo vocal notable. Bien joué. Bon attention hein, y’a tout de même une pluie de bruits vrillés qui s’abat, un tantinet psyché, sur nos écoutilles. Qui de fait, en frétillent.
Je m’égare mais je ne sais toujours pas si ce soir, à Sait Riquier, j’irai voir Vadim. Le set s’amorce à 22h30, putain j’ai mes gens d’la rue à gérer moi demain! Je reste, pour l’heure, avec Usé. Souillé, lui aussi beau, donne du cachet à ce skeud assez génial. Usé, ici et là déglingué, se pare d’élégance triturée. Si si, et ça lui va! Creuse le sillon mec, j’t’en fiche mon billet (de 5 balles) qu’on suradorera tous! Tamponne moi même, si tu veux, à la vue de ce clip cinglé et, en ce qui me concerne, synonyme de nostalgie car l’endroit, je le connais bien. On y voit, par ailleurs, la crème -un peu brûlée, par la vie- de la zik de nos campagnes, unie dans un titre au delà de l’excellent. Sexuel enfin je crois, new-wave par instants enfin on dirait, forain jusque dans ses coups de reins. Urgent, alerte, vocalement dérangé, balafré par des vagues acides pour ensuite laisser Pour se revoir, doté lui aussi d’une alliance chantée estimable, faire dans le plus posé mais façon Usé. Et damned, c’est pétri de beauté ce bordel-là! Mais peut-être pas autant que Ch’teen movie, moquerie dialoguée si réaliste qu’on s’y laisserait aisément prendre (hum pardon…). Un terme indus à l’ornement aussi guilleret que sulfureux, en conclusion d’une galette que comme les autres on écoutera souvent et à volume irrespectueux.