Déjà chroniqué en ce zine pour son excellent Voodoo Queen, le duo One Rusty Band remet le couvert, sous haut voltage, avec ce One more dance assez tonitruant. Dans le DIY total, on se tape douze pavés électrifiés, que la première torpille nommée Electric church lance toutes guitares dehors, sur un rythmer d’enfer. Du wak’n’woll pur et dur, excité, dont on ne se remet pas puisque Lose control, de son blues bourru, dopé au rock épais, assène une seconde torgnole salutaire. La paire est en grande forme, ça s’entend favorablement. Why movin on suit, plus tempéré, brut tout de même, tout aussi accompli. Ca fait pas un pli, Screen generation débarque furibard et renvoie une pêche qui twiste et cogne, aux guitares sauvages. C’est sans fioritures, sans ratures non plus, que One Rusty Band fait gicler sa sève. On en profite pleinement, si Evolution fait retomber la pression il n’a pas pour effet d’amoindrir la qualité. Il s’anime d’ailleurs vite, sous le joug de sa cadence. Il est subtil, mais ne demande qu’à s’enflammer. Ca survient, au terme d’une envolée ayant pris son temps. Excellent!
Après ça Too hot, funky et galopant, riffant, remet lui aussi la cabane au milieu du jardin. One Rusty Band bastonne, le chant est rauque et la dynamique vertement rock. One more dance, éponyme, pulse lui aussi. Blues et rock, rock et blues, primaire sans être creux, loin s’en faut, l’album est une pépite. Elsewhere a également le riff sec, la voix chaude et puissante. Rage turbine, lancé à plein régime. Il est rare, en l’occurrence, que la vigueur redescende. Juteux, One more dance est bien joué, sans démonstration superflue. Still believe it parle blues, stylé. Boogie brothers crache des flammes, up tempo. Venu du Morbihan, One Rusty Band souffle sur les Breizh et ravive le feu, sacré. Grattes hargneuses, rochers rentre-dedans et tout ça en duo, dans le minimal efficient à souhait. Rien à redire, l’effort surpasse la concurrence si toutefois, dans le secteur, il en existe une. C’est Raccoon rock, à la vitesse de l’éclair, qui met fin à ce météorite qu’est One More Dance, sûrement l’un des skeuds les plus remontés de cette fin octobre et de toute l’année 2022. Magistral.
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