L’an dernier nous eûmes entre autres droit, pour la fête d’ouverture de saison de la Maison de la Culture d’Amiens, à un live d’impact signé Acid Arab, que précédèrent les « cuivreux » de Big Funk Brass. Le tout dans la gratuité avec à la clé, une belle salve de félicité. Je vécus le moment intensément, dans un écrin de choix. C’est par conséquent bourré d’envie que je repris ce vendredi le chemin de la « MACU », autorisé par ladite structure à photographier les lives du soir. Un bref contrôle et me voilà perché dans le hall Matisse, face à une jolie scène depuis laquelle on entrevoit la nuptiale Amiens. C’est beau, ami de la sécu je bavarde avec l’un d’entre eux, souvent croisé lors d’autres évènements. Un petit bonsoir au leader de Franky Gogo, un échange avec deux jeunes filles des plus sympathiques, amatrices de photo; voilà que le set débute et fichtre!, voilà du bon que le trio nous refile là! De l’électro insoumise, chantée qui plus est, nerveuse, dopé au désir et fleurant bon la transgression.
Franky Gogo.
Ca pulse comme du Battant, le clavier fait des vrilles, le public en frétille et de mon côté, je déclenche les premiers déhanchements. Sans grâce outrancière, je vous l’accorde, mais avec bonheur. Je clique à Gogo, sur les lives que j’adule je fais toujours, quoiqu’il en soit, dans le trop. Franky Gogo, lui, verse dans le Fast and to much. On l’y suit volontiers, le morceau éponyme est une réelle tuerie et par extension, le set dans son entièreté aussi. Il a le goût, ce concert, de Delicious Strawberries qu’on serait allé piquer à la cueillette, à la sauvette. Welcome to Minustown, comme s’il le fallait encore, confirme la valeur de cette bande de trois sacrément performante. Le temps d’un titre, on change de chanteur. La dynamique est décuplée, bien entendu ça plait. Trans et intense, Franky Gogo rallie la foule à sa déviante cause. Les premiers rangs m’offrent, merci à eux, une poignée de clichés où dominent les mines réjouies. Ca prend fin, j’ai d’autant plus aimé que ce fut sans longueur barbante. J’entends alors, un tantinet plus répulsives pour mon oreille, les vagues de son issues d’une autre scène, côté bar me semble t-il.
Franky Gogo.
La semaine pèse, je m’assieds. J’écoute, distraitement, les stupidités d’un garnement un peu trop m’as-tu-vu, s’affichant sans vergogne. Il me fatigue. J’avalerais bien un houblon, la sagesse m’en garde. Irène débarque avec à ses côtés l’homme assigné aux percus, Sizo del Givry. Décor floral, électro animée par des postures et valeurs perverses et immorales; le duo me frustre un peu, exempt de chant ou presque. Mais l’assemblée, elle, a rompu les chaines. Compacte, elle communie et la force du live est d’une évidence confondante. Avec celle ou celui qu’il y a peu, tu ne connaissais pas, tu entres alors en relation, porté par le même son. Pas forcément ma came, l’Irène -jolie sirène- et son acolyte mais disons-le sans détours, ils font leur effet. Et même plus. Je m’étonne alors, sans m’en rendre réellement compte, de me retrouver dansant. Je peinerai même, à l’heure du départ, à fendre la foule qui semble ne faire qu’un, sans espace où se faufiler. Entre danse et transe, dans l’assistance, il n’y a qu’un pas que d’aucuns franchissent. Je peux, alors, rentrer tranquille. Dans l’attente de la très proche venue de Vadim Vernay la MACU a ce vendredi régalé son monde jusqu’à ce que satiété s’ensuive.
Irène Drésel.
Photos Will Dum.