Trio blues, GA-20 malaxe ce dernier avec adresse, de manière frontale ou plus rentrée. Le guitariste/chanteur Pat Faherty, le guitariste Matt Stubbs et le batteur Tim Carman façonnent ainsi le son qu’ils affectionnent, qu’ils aspirent à entendre, sur dix titres valeureux. Ils savent jouer, le démontrent sans se la raconter et Fairweather Friend, chargé de lancer les hostilités, résonne comme un Black Keys option rugueuse. On démarre bien, la palette n’est pas restreinte. Dry Run s’essaye à du plus posé, moins frontalement mais avec mérite. Il est plus « sentimental », finaud et de ce fait, je m’enthousiasme un brin moins. Il y a là de la soul, de manière disséminée. Easy On The Eyes sonne vrai, écouté fort le disque donne comme il se doit. Il est à la fois d’antan et de maintenant, équilibré, blues sans s’y perdre. Crackdown, éponyme, m’évoque dans un premier temps Jon Spencer. Il se montre toutefois plus avenant, c’est dans les sonorités qu’on pense à l’artiste en question. Batterie en saccades, blues autant subtil qu’hérissé. GA-20, sûr de son fait, établit une troisième galette sans défauts rédhibitoires. Ca groove, on pense 70’s mais Crackdown est de nos jours, jammeur, libre et sans contraintes.
Plus loin Just because, climatique, se fait plus délié. J’avoue une préférence, évidente, pour l’écorché. Il n’empêche, tout se tient et rien ne plie. Be my lonesome file, « country’n’roll » et alerte. Ca twiste, voilà une réalisation endiablée qui amène énergie et sauvagerie à l’ensemble. I Let Someone In se présente après lui, blues oui, qualitativement classique. Et comme dit plus haut, à volume déraisonnable ça fait son « petit » effet. On poursuit donc, heureux du rendu, l’écoute débridée. Double Gettin’ marie le wild et le stylé, sans faire de choix. Ca lui va, nous aussi. Les envolées, une fois de plus, séduisent. L’unité de ces trois-là est audible. Gone for good retombe dans l’attaque, reste crédible dans le contenu. Affublé de morceaux saignants en nombre plus marqué, Crackdown aurait sans nul doute raflé ma note maximale. Qu’à cela ne tienne, il s’écoute sans qu’on le fuie. Fairweather Friend (Final Goodbye), folk en son début, relit pour finir et de manière rêveuse le premier titre de la série, livrée par trois hommes en noir et blanc, sur leur bien belle pochette, au talent récurrent.