Bordelais, one man band, Animalmore joue une lo-fi euphorisante, mélodique et bien vive, sur ce deuxième EP nommé Fade, out. D’une amorce folk souillée qui vire rapidement au tapage noisy truffé d’incrustes psyché (Saturday morning, filant), on évolue vers Michael Keaton et là encore, l’effet est immédiat. 90’s dans le ton, le résultat allie charme poppy, allant rock et débridé séduisant. Les guitares s’étoilent mais peuvent, aussi, rudoyer. Des sonorités malignes fusent, seul et sans apport superflu l’Aquitain s’en sort avec un beau brio. Sleepy hollow, bourru, réitère ce savoir-faire aux reflets ici 60’s, mélodieux mais salis avec panache, qui permet à Animalmore d’honorer, grandement, son Flippin’Freaks d’appartenance. Je pense à Yuck parfois, c’est bien entendu un compliment. On breake gentiment, avant de relancer la turbine à bruit.
Cloudless day, petit interlude psyché et trop bref, se place entre folk, lo-fi et dream-pop aérienne. L’EP, vous l’aurez compris, ne fléchit pas. Déjà entiché, on n’a plus qu’à tirer plaisir d’un The Wall terminal qui rugit et voit ses décibels rougir. Il riffe cru, son chant est lui, en revanche, paisible ou plutôt, moins grésillant que l’instrumentation qui s’y couple. A côté de ça, se nichent des notes plus fines. Y’a pas à dire, Animalmore s’approuve et son EP le prouve. On mate, soudain, vers le bricolage d’un Beck. Si si. Ca se termine d’ailleurs ainsi, la casbah de disques peut à nouveau se targuer d’une parution de choix qui vient s’ajouter à la liste, déjà fournie et éloquente, des projets à ne pas négliger.