Musicien, éditeur et auteur de BD (on fait ce qu’on peut hein…), Benoît Tranchand a connu le duo avec Savon Tranchand. Ici, c’est solo qu’il oeuvre et ma foi sa formule, entre le minimal d’un Young Marble Giants, le mot de vie(s) d’un Diabologum ou le synth du punk qui écrit des chansons, a de quoi charmer. Dans l’extravagance bien sûr car Tranchand, distingué autant qu’emporté, ne s’en tient pas à la simple droiture de ceux qui se rangent, loin s’en faut. Il dérange justement, avec brio, et tout en affichant une élégance (Personne en ligne et son électro lunaire) confondante. Bref il se décale, la narration d’un Silence inaugural fait surgir le souvenir d’un Gontard et de fait, gobe l’attention de l’auditoire. Le morceau s’anime, se rythme, s’attire nos faveurs. De douces volutes le sertissent, dans sa foulée En plein champ polit ses mots et s’agite, cadencé. Electro, cold, urgent. Excellent. Hey gaillard, en plus de ça ça sort chez le Club Teckel de Sol Hess et puis c’est tout alors voilà et pis t’façon t’as rien à dire. Pigeon plat, secousses cold et percus assénées dans l’sac, va nous mettre en vrac. Le texte est prétexte, à valider l’identité.
Pour ma part je kiffe, après écoute on fera le débrief mais j’en mettrai mon billet que toi aussi, il te fera plier. Je rime, je frime mais voilà que Ne me mange pas se pointe en torpille cold aux synthés fous. Il supplie, on y perd des plumes mais on y gagne en adhésion. Personne en ligne, cité plus haut, se veut plus climatique. Plus que bon, il déblaye la neige (en été) pour Temps perdu, qui fait mentir son intitulé. A chaque titre, tu peux faire halte. Percutant ou assagi (est-ce le terme?), « Ben Tranch » persuade. Feux d’artifice explose, enfin pas tant que ça mais même bridé, il est trop bon. Nouveau jardin lui succède, en plus de plaire il assure que sans charger la charrette Tranchand, de talent évident, signe là un disque de choix qui sort ce mercredi, alors dégaine ta caillasse frère sinon je t’esgourdis!
Preuve en est (que la rondelle est bonne), ce Je veux sortir rageur, crié, punk et synth et puis l’inverse aussi. Les mauves, c’est pas d’la guimauve. Ca intime, ça se répète dans les sonorités alors ben voilà, l’addiction se pointe. On le jouera souvent, gagné par sa qualité. J’essaie tous les taxis, c’est dire à quel point le mec erre. Ca a du bon, si ça permet ce type de disque. Le morceau est, à l’instar du reste, squatte-cerveau. Moi les tranches de vie de Tranchand je les prends parce qu’elles me parlent et m’évadent. Tu es mon roi Benoît, bon OK je plussoie mais tout de même, ton album, il m’embaume. Oh et puis ben ouais, pour finir tu nous fais le coup de l’ours polaire, sans trop en avoir l’air et dans le savoir-faire. Bravo mec, t’as vraiment pas raté ton coup…