En solo, accompagné de sa guitare et d’un vieux séquenceur (une Groovebox MC909), le Quintana Dead Blues Experience de Piero Quintana « from Bordeaux », dont j’ai déjà parlé ici avec pas mal de joie, continue à perforer rock et blues, loin d’être mort, avec ce One of us qui marie, sans leur demander leur avis, mélodie et énergie à l’écorce rude. Ca scotche, c’est aussi sensible dans la bure (Are you ready?, énième perlette de ce Pierrot pas très lunaire), on débute fort avec Jesus (My queen) qui, outre son tempo entrainant, crache sa bile rock et riffe avec une belle ardeur. On fuzze, on place des mélodies mais on préfère rudoyer. A l’arrivée, One of us sera des nôtres. Quintana nous plombe, prêt à tirer à vue. So hard to say, avec ses incrustes électro discrètes, lui insuffle une sorte de sensualité encanaillée, sur fond de choeurs en « ha ha ha ah ah ah », qui fait de suite la différence. La voix, en retombant, flirte avec un Depeche Mode. Si si, dans ses meilleurs moments même! C’est Crazy, ça rocke sévère et sans se donner d’airs mais sans trop te laisser respirer car par ici, la cadence est dense.
Alors on danse, avec folie. I wish that you’d never been here, bluesy et tranquillisé, finit par enfler. I’m here, électro-rock option rock’n’roll, mord la couenne. « QDBE« , fougueux, fait saigner le blues, autant qu’il le flatte, quand arrive Now I choose. Go ahead! renoue avec des motifs électro, puis laisse le rock croquer. Mélopées (à peu près) polies, rage et groove, tu as là tout ce qu’il faut pour repartir comblé. Are you ready?, cité plus haut, amorce la dernière ligne droite avec bonheur. Kill me, à la montée en puissance magistrale, alterne furie et accalmie. Et c’est réussi. Enfin Don’t be so sad, massif et riffant, clôt le chapitre en laissant derrière lui, affirmée, la certitude que ce Quintana Dead Blues Experience là ne mérite qu’éloges et bons mots à l’heure même où d’autres, bien plus médiocres, percutent le succès avec des « créations » qui puent la bouse.