Un Orange album qualitatif dans la besace, des lives concluants au compteur, Gasoline répond aux questions de Will Dum…
Gasoline au Celebration Days Festival 2022.
1. Qu’est-ce qui vous a décidés, Théo et Thomas, à fonder Gasoline ? J’ai presque l’impression, au vu de la soudaineté de l’apparition du projet, que ça s’est fait de manière très spontanée, voire sur un coup de tête ?
Gasoline est né de l’envie de Théo de fonder un groupe de rock’n’roll qui s’est ensuite transformé en duo. Effectivement, l’idée était à la fois spontanée et en même temps très réfléchie. Théo m’avait toujours dit qu’à partir du moment où on aurait un studio pour répéter, on créerait ce qui allait devenir plus tard Gasoline! Je pense que Théo avait une certaine frustration, depuis un moment, de ne plus jouer de batterie. Son dernier groupe de hardcore, au Havre, datait d’il y a longtemps. Pour ma part j’avais d’autres projets en cours, dont mon projet solo. Mais il me manquait une entité, depuis mon premier groupe (leSpark), où je puisse réellement m’exprimer à 100% dans ce que j’avais envie de faire!
2. Du duo de départ, vous évoluez volontiers vers la collaboration, tant sur disque qu’en live. Que vous apporte, ou pas, chacune de ces deux formules ?
Gasoline est un duo et restera un duo. Néanmoins, sur le disque, on considère que c’est important de créer des arrangements qui ne se limitent pas à la batterie guitare/voix. C’est la raison pour laquelle on a invité tous nos amis du CDF à venir enregistrer avec nous, notamment Valentin Lallart dit Dunin à la mandoline et au banjo, ainsi que Miko Lippens au violon! Pour ce qui est du live, quand on a joué au CDF, c’était l’occasion de faire une petite entorse à la règle et c’est pour ça qu’on a invité Valentin Contestin à jouer la basse avec nous! On a aussi notre ami Peter Deaves, avec qui on a écrit et composé un duo, qui sera sur notre futur album!
3. The Orange Album, votre « debut album », inclut d’ailleurs de superbes « guests », en phase directe avec le Celebration Days Festival auquel vous venez de participer. Dans quelle mesure ce festival pour moi inégalable vous correspond-t-il ?
Le CDF, c’est un peu un Woodstock des temps modernes! Il est évident qu’avec notre amour des années 70, on ne pouvait créer de meilleur festival pour nous. Je me souviens de la première fois où j’y étais allé jouer avec mon groupe garage sixties « Les Darlings« ; j’avais halluciné en voyant Cheap Wine jouer sur la grande scène! Je m’étais dit qu’il existait de vrais groupes seventies en France, c’était incroyable.
4. Comment s’est déroulé, par ailleurs, l’enregistrement du disque ?
Le disque a été enregistré en compagnie de Monsieur Louis Morati! Ce qui était super c’est que dès qu’on avait besoin d’un instrument supplémentaire, on appelait un copain et il déboulait tout de suite! C’est ce qui s’est passé notamment pour le piano boogie de « Feel The Love« ; Pierre Matifat s’est joint à nous et on a enregistré dans la foulée! Tout le disque s’est fait très vite, dans une urgence maximale et avec une consommation excessive de bières!
5. The Orange Album inclut aussi, en plus de son bel orange, un noir et blanc qui est le support d’une superbe photo centrale sur laquelle une fille nue chevauche un cheval en plein galop. A quoi renvoient ce visuel, ce « mix des couleurs » et cette photo « au delà du réussi » ?
Theo Gosselin: C’est une photographie réalisée par la photographe Maud Chalard. Je souhaitais une pochette avec un visuel fort et plein de liberté! Cette femme nue qui galope à toute vitesse sur un cheval est un message de lâcher prise avec des références très 70’s, les chansons sont pour la plupart très dynamiques et cette photo illustre bien l’énergie et la passion qui les animent. Je souhaitais des couleurs et des textures proches des photos des années fin 60 et 70. Le Orange est la couleur du groupe, cette couleur nous suit partout et l’album en porte même le nom. Je souhaitais que ce disque ait une pochette qui donne envie de l’accrocher dans son salon même si on n’aime pas forcément la musique !
Gasoline en showcase à la Malle à Disques.
6. Quel a été votre ressenti à la sortie de l’album ?
A la sortie de l’album, on a vu pas mal d’articles de presse en découler. C’est vrai que la création d’un disque se fait en sous-marin jusqu’au moment de sa sortie et c’est toujours hyper plaisant d’avoir des retours, positifs ou négatifs d’ailleurs, car cela signifie que les gens ont écouté et se sont intéressés à notre travail! On a aussi eu la chance d’aller jouer notre ballade « Hey Boy » sur France Inter, c’était une vraie récompense d’aller jouer ce titre spécial pour nous sur une radio si écoutée à une époque où le rock n’est plus à la mode. C’est rassurant!
7. Je le trouve très 70’s, ce disque. Est-ce là son influence dominante ? Il sonne aussi très vrai et sans fard, ça aussi ça vous illustre?
70’s évidemment, en influence dominante. Mais pas que! Personnellement, je suis autant amateur des années 60 que des années 70. Théo est certes sur le terrain 70, mais aussi porté sur des groupes plus modernes, années 90 notamment, et sur le Hardcore! Tout ce mélange forme Gasoline sans limite de genre! Très vrai et sans fard, c’est exactement ça!
8. Est-ce qu’à l’écoute, certains groupes ont pu « déteindre » de manière directe ou plus insidieuse sur votre album ?
Bien entendu! Pour ma part les Rolling Stones, tous les bluesmen qui ont inspiré ces derniers et les Doors! Il y aussi évidemment le côté White Stripes, tous les projets de Jack White (The Raconteurs etc…) et les Black Keys qui ont inspiré la formule batterie guitare/voix!
9. A l’énoncé des titres j’entrevois Amour, drogue et alcool. Du physique, du charnel, de la perte de soi, de l’évasion, du sentiment, de la pureté aussi. Paresseux que je suis, je n’ai guère fouillé vos textes. De quoi traitent t-ils ?
D’amour (Feel The Love), de drogue (A New pill in Town) et d’alcool (Whisky & Sangria)!
10. Outre votre activité sous étendard Gasoline, j’ai cru comprendre que vous étiez actifs à plus d’un titre. A quoi vous consacrez-vous donc, tous les deux, en marge de Gasoline ?
J’ai mon projet solo (Thomas Baignères) ainsi que deux autres groupes (Flare Voyant en Angleterre et les Darlings avec qui on joue dans toute l’Europe), j’écris aussi beaucoup en poésie et m’attèle à la création d’une pièce de théâtre que j’ai écrite et dans laquelle je joue! Quant à Théo, c’est un photographe et réalisateur reconnu dans son métier!