Suisse, Plague Pits te Berne avec A Gift For Disaster, déjantée compilation de ses trois premiers EP’s. Cold, indus et post-punk (en résumé), le clan joue d’abord un titre à son nom, pour ouvrir la marche, d’une électro-cold indomptable shootée aux riffs drus. Ca prend tout d’suite, l’organico-synthétique des Helvètes monte vite à la tête et incite à la fête, désenchantée. A Gift For Disaster s’agite lui aussi de manière déviante autant que guillerette, je songe à cet instant et bien souvent aux compilations A man and a machine instiguées en leur temps par Le Son du Maquis. Pale Angels présente sa basse, froide, et des gimmicks fatals. Son chant, féminin, fait dans le susurré. Puis les vocaux se masculinisent, là c’est Depeche Mode que j’entends et ce, avantageusement. A chaque titre, on ferme sa bouche et on écoute, fort, ce mix d’entre les genres. Electro, un brin pop, cold-wave bordée d’indus…et de tubes sortis du tunnel. J’adore. The Beaches déboite, sent l’acide, grésille et marie, à son tour, l’humain et la machine. Tu aimeras, toi aussi, si trop rangé tu n’es pas.
On inclut des voix d’ailleurs, on fait grincer le tout et c’est marre, Plague Pits rafle la mise et te balourde du son écorché. Ainsi Golden Age of Carnage, doté comme nombre d’autres de sonorités qui feront mieux que plaire, entérine t-il l’excellence du rendu. Plague Pits, aujourd’hui, recycle la musique d’hier. A sa manière, concluante. Il faut dire qu’en Suisse, à l’image des montagnes qui ornent le pays, on se prend bien vite à dédaigner le tout-tracé. Entre les late 70’s, les 80’s et sans concéder la moindre faiblesse, le quartet crie (Storm), fait dans le Clair-Obscur, et force à l’adhésion par la simple valeur de ses compositions. Underground, il castagne ici un Idle Hands aux synthés frappés. Ah et puis dis-toi bien que son bazar, il sort dans une putain de superbe cassette…et à prix libre s’agissant du numérique. Si après ça tu rechignes encore, ton cas m’échappe. Merit, saccadé, se fout pas mal de ton ressenti. Il file, Smelter lui emboite le pas en insistant sur ses sons et rythmes.
Indus? Je sais pas, nefin si. Spatial? Sans aucun doute. Barré? Affirmatif. Puis arrive The Numinous, électro-pop, mélodique mais, tout de même, un tantinet sombre. C’est du bon, à vrai dire sur cette galette rien ne se jette. Death To The Fascist Insect, dont j’aime simultanément le titre et la teneur, hésite entre psyché, ciel et terre, et s’en tient à ses penchants instrumentaux. Le trip se prolonge, mais Disembodied lui met fin en se hissant, comme attendu, aux sphères de la zik en lisière. J’arrête là d’ssus, nul besoin de surenchérir mais par ce texte, j’espère au minimum t’avoir décidé à lâcher ta caillasse, pour Plague Pits bien plus que pour n’importe quelle autre sortie fadasse.